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mercredi 10 juillet 2013

En deuil

En deuil de mon oncle, dont le cœur a flanché jeudi parce qu'il a dépassé ses limites...

En deuil de Lac-Mégantic... De mon père, qui aurait été au feu à Lac-Mégantic, qui aurait fait partie des experts d'Ultramar, qui aurait utilisé la mousse pour éteindre les wagons en flamme, qui m'aurait aidé à comprendre les mécanismes cette tragédie, qui m'aurait dit d'éteindre ma radio, de fermer le journal... En deuil de tout son savoir que je cherche à m'approprier...

En deuil de mon père, encore, parce que mon oncle est mort et l'histoire se répète, il laisse dans le deuil ma tante, mes cousines, au même âge que ma mère, ma soeur et moi avions lorsque mon père est mort!

Qu'est-ce que j'ai à apprendre de cette histoire qui se répète? Que les hommes sont fragiles, avec leur patte de X en moins, qu'il faut les chérir tandis qu'ils sont en vie?

En deuil de mon innocence perdue lors du début de mon bacc à McGill, qui m'a ouvert les yeux sur une situation environnementale planétaire désastreuse! En deuil de ma prudence scientifique, qui me disait de ne pas lier les aléas météorologiques aux changements climatiques (inondations en Alberta, Toronto, et pis quoi encore?). En deuil d'un climat préanthropocène...

En deuil de ma rivière Chaudière la brune, qui a allumé la flamme environnementaliste en moi et qui voit ses eaux se teinter de notre avarice pour l'énergie fossile.

En deuil de mon sommeil depuis une semaine.

En deuil de la tranquillité d'esprit, de la porte étanche de mon cœur, de cette confortable situation où j'étais attirée brièvement par tous les hommes que je rencontrais, où la tête prenait le dessus, disait « TA YEULE » à mon cœur qui aussitôt se refermait à double tour, de la libido inexistante, engluée, contrôlée par les hormones contraceptives, de la hantise d'avoir un enfant...

Comment aimer, en se sachant imparfaite, en étant cruellement consciente de l'impermanence de la vie, comment laisser son instinct de reproduction dominer, alors que la tête sait l'avenir qui attend cet enfant même pas conçu encore?

samedi 4 août 2012

Écoresponsabilité des Jeux du Québec à Shawinigan

Comment tout ça a commencé

La grande aventure a débuté pour moi en lisant l'appel au bénévolat d'une collègue de Roulons VERT, Valérie, dont le chum Maxime travaille pour les Jeux du Québec à Shawi. Fin mai, j'ai finalement rempli mon formulaire. J'ai écrit à Karine Langlais, coordonnatrice à l'écoresponsabilité pour les Jeux du Québec, qui avait contacté Vire-Vert pendant mon mandat, afin. réitérer ma motivation à faire du bénévolat pour les Jeux du Québec. En effet, pour mes vacances d'été, je voulais contribuer aux Jeux en faisant un bénévolat physique, à l'image de mes expériences de préposée au composteur, et d'assistante chef d'équipe au Consortium Écho-Logique. J'ai été accréditée fin juin, mais j'ai été surprise qu'il n'y ait pas de formation spécifique au secteur d'écoresponsabilité. À la mi-juillet, j'ai visité mon « plateau », soit l'école secondaire des Chutes et j'en ai appris un peu plus sur mes tâches.

Du 26 juillet au 3 août 2012 (sauf la fin de semaine), j'étais « responsable de plateau en écoresponsabilité ». J'aurai donné 75 heures à cette organisation en sept jours (je n'y étais pas la fin de semaine); je travaillais environ 10h30 par jour (chaque repas durait trois heures), et je restais sur place à me reposer et à regarder les Olympiques entre les repas.

Description de tâches
  • Sensibilisation  
    • Informer les utilisateurs du fonctionnement de la gestion des matières résiduelles pour une utilisation optimale. = Aider les athlètes et leurs accompagnateurs à trier les matières qui se trouvent sur leur plateau dans les cafétérias. Répondre aux questions et sensibiliser les gens.
  • Gestion des matières résiduelles 
    • Effectuer la gestion des matières résiduelles selon les procédures fournies. = M'assurer de la qualité du tri.
    • Effectuer le montage et le démontage du matériel de récupération.
    • Réaliser toutes les tâches reliées à la manutention des matières résiduelles. = Collecter les sacs de compost, de recyclage et de déchets et en disposer dans les conteneurs prévus à cet effet.
  • Compilation des données 
    • Effectuer la collecte et la compilation des données relatives aux indicateurs de suivi du volet éco-responsabilité des Jeux. = Pourcentage de remplissage des conteneurs et nombre de sacs sortis pendant la journée.
  • Gestion de ressources humaines 
    • Être responsable des bénévoles et les former sur les tâches
  • M'assurer de la propreté des lieux
J'ai eu à gérer des bénévoles (et des gens payés!) de tout âge et condition physique (Denis, Vincent, Kim, Gabriel, Marie-Pier, Marie-Michelle, Audray, Sylvie, etc.). J'ai d'ailleurs pu remercier ceux d'entre eux qui étaient à la soirée de reconnaissance.

Résolution de problèmes

Quand je suis arrivée, surprise! Les bacs n'avaient pas de roue, la zone où aller porter les sacs était verrouillée, il y avait des sacs à poubelle dans le compost, ainsi que des fluorescents et des pots de peinture, et il n'y avait pas de chaudière à liquide. Avec l'aide de Denis, j'ai assemblé les bacs. Maxime, qui était responsable de plateau, m'a trouvé une descente pour chaise roulante afin que je puisse rouler les bacs jusqu'au conteneur et y vider les sacs ainsi qu'un escabeau pour grimper dans les conteneurs et un balai pour les nettoyer. J'ai trouvé une chaudière transformée en poubelle, que j'ai utilisée pour les liquides.

Malgré le mal que je m'étais donnée à sortir les pots de peinture du conteneur à compost, ils se sont retrouvés dans le conteneur à poubelle. J'ai alors parlé avec le responsable de l'entretien de l'école secondaire des Chutes, pour le sensibiliser au fait que ça et les fluorescents, ce sont des matières dangereuses qu'il faut éliminer autrement, et que je n'ai pas aimé être exposée aux vapeurs de mercure que dégagent des fluorescents brisés, pour des raisons de santé-sécurité au travail. J'ai eu à lui reparler concernant le styromousse, pour l'informer qu'il faut le jeter dans la poubelle, pas dans le recyclage.

Par la suite, les mauvais sacs dans les mauvais conteneurs étaient le fait de l'équipe écoresponsabilité sur le terrain, lorsque le conteneur à recyclage était plein, par exemple.

Journée typique

J'arrive,  j'ouvre les conteneurs pour en évaluer le remplissage, je forme mon/ma/mes bénévoles, nous ouvrons les bacs, nous aidons les athlètes et leurs accompagnateurs à bien trier, nous replaçons les matières dans les bons bacs, nous vidons les sacs lorsqu'ils sont pleins à moitié, une fois le repas terminé, je ferme les bacs, je lave les gants, je déjeune, Karine vient me voir, elle me donne les billets de repas et les noms des bénévoles, je lui donne le remplissage des conteneurs et lui rapporte les problèmes, et par la suite, la ronde continue avec le dîner et le souper. Le soir venu, je vide les bacs et je ferme les conteneurs, puis j'appelle Karine pour lui donner le nombre de sacs sortis pendant la journée.


Changements en cours de route
  • Les gens de la Régie ont amélioré l'affichage à l'aide de pancartes de compostage et de démos, soit des objets nettoyés collés au-dessus du bac. À la fin des Jeux, toutes les possibilités étaient affichées.
  • J'ai reçu des t-shirts verts à donner aux bénévoles
  • J'ai pris l'habitude de demander à Karine qui étaient mes bénévoles, pour éviter qu'ils ne soient absorbés par l'équipe d'alimentation
  • Nous les bénévoles sommes passés de derrière les bacs à sur les côtés, afin de limiter notre intervention et d'autonomiser les athlètes et leurs accompagnateurs
  • Les athlètes et leurs accompagnateurs se sont améliorés beaucoup au fil des jours.
  • Nous avons manqué de sacs transparents et avons dû utiliser les sacs noirs pour le compost pendant un certain temps.
Logistique: hébergement, transport, restauration

Je logeais chez des CouchSurfeurs. Je me suis super bien entendue avec Vincent, qui m'a parlé du contexte entourant son travail dans la seule centrale nucléaire au Québec, de son voyage au Guatemala et en Extrême-Orient. Nous avons aussi échangé sur l'apprentissage de langues secondes. Je me suis un peu moins bien entendue avec Chloé; faut dire qu'avec mon horaire, je n'ai pas eu le temps de bien « connecter » avec elle, outre le temps d'un épisode de CSI Miami saison 9 regardé avec sa coloc et une de leurs amies. J'ai aussi été un peu mal à l'aise qu'elle achète un matelas gonflable pour ma venue, puis qu'elle fasse le ménage d'une petite chambre pour m'accorder un peu d'espace privé, bien que je l'ai beaucoup apprécié. Les légumes de mon jardin n'ont pas semblé être le cadeau approprié ou suffisant pour la remercier de m'accueillir pendant quatre nuits, donc j'ai fait la vaisselle quand je le pouvais. Elle était vraiment confiante de me laisser sa clé de maison, et généreuse de me laisser laver mon linge dans sa baignoire puis l'accrocher sur sa corde à linge!

Je voyageais à vélo au lever du soleil et au coucher du soleil, pour un total de 25 minutes (favoriser et utiliser le transport actif). Bien que mon travail était physique, j'étais plus fatiguée les journées où j'ai conduit pour y aller!

Je petit-déjeunais chez Chloé avec le pain du Panetier que j'avais apporté et le beurre de graine de tournesol. Par contre, comme ce n'étais pas assez pour les exigences physiques du travail, je déjeunais avec ce que je sauvais de la poubelle (qui était bien emballé, bien sûr), ou encore la collation offerte au salon des bénévoles. Je dînais et je soupais à la cafétéria opérée par Mon Château. Comme pesco-végétarienne, j'ai eu pas mal de choix (fricassée de poisson, soupe de lentilles, tortellinis de fromage à la sauce napolitaine, filet de poisson, salade de goberge, salade de haricots, salade de choux et d’œufs, sandwich aux œufs) et jamais de manque de protéine.

Tourisme
J'ai eu une partie d'un après-midi et un début de soirée pour faire du tourisme à Shawinigan. Je me suis concentrée sur l'essentiel; manger, soit acheter un pain aux noix et aux fruits à la boulangerie-pâtisserie le Palais sur la 5e rue, une crème glacée ordinaire dans un endroit ordinaire, et un repas mexicain qui m'a un peu déçu à la Pinata, parce que le restaurant n'offrait rien à base de légumineuses et n'avait pas non plus d'escargots (j'ai le don de toujours choisir ce qui est au menu, mais pas dans la cuisine). Par contre, leur salade avec des pousses de cactus m'a fait découvrir un nouvel aliment. Cette soirée-là, j'ai tenté d'aller au 5 à 7 des bénévoles en autobus, mais je n'attendais pas du bon côté du coin de rue et je l'ai manquée. J'ai alors visité le Bar des jeux (Broadway Pub Microbrasserie), dont l'intérieur était superbe mais puait la bière (à quoi je m'attendais?).

Pendant mes déplacements pendulaires (entre l'école secondaire des Chutes et chez ma CouchSurfeuse), j'ai eu l'occasion de voir Shawinigan sous toutes ses coutures. Ce qui m'a particulièrement frappée, c'est l'usine de Rio Tinto Alcan. Je la trouvais à la fois belle dans son aspect steam-punk et terrifiante. J'ai vu le soleil s'y lever, un smog jaune-brun planer au-dessus de la ville vue de l'autoroute 55, un smog localisé dans le quartier en forme de cuvette, j'ai senti l'odeur particulière que cette usine dégage et me suis préoccupée de la santé des résidents de ce quartier en raison de la qualité de l'air.

J'étais aussi bien contente de boire de l'eau embouteillée en grosse cruches, car l'eau de Shawinigan provient du Lac-à-la-Tortue et est seulement chlorée (elle goûte dégueulasse pour moi).

Recommandations
  • Embaucher la coordonnatrice à l'écoresponsabilité en même temps que tout le monde, soit beaucoup plus tôt
  • Attitrer les bénévoles à l'écoresponsabilité avant l'accréditation (en prévoir d'autres au cas où) et les former à ce moment-là OU Comme l'équipe verte était déjà distincte par la couleur de son t-shirt et qu'au moins quatre bénévoles que j'ai eu étaient payés pour leur travail, les rémunérer pour favoriser le recrutement (c'est quand même une job sale et puante!)
  • Évaluer l'offre alimentaire avec les services alimentaires afin de prioriser les 3NJ (nu, naturel, non-loin, juste) et les 3RV
  • Former l'équipe régulière d'entretien des plateaux à l'écoresponsabilité
  • Former l'équipe terrain en charge de vider les poubelles à l'écoresponsabilité
  • S'assurer que chaque station de poubelle et recyclage a son bac de compostage et son bénévole OU faire le tri des sacs avant de les mettre dans le conteneur

samedi 1 octobre 2011

Congrès annuel de la Fédération québécoise des municipalités

Le souper à l'arrivée (mercredi) s'est bien déroulé, bien que nous n'étions que cinq participants. Le jeudi matin, j'ai rencontré ma jumelle, la mairesse de Murdochville, Délisca Ritchie-Roussy, qui m'a raconté l'histoire passionnante de la survie de sa municipalité. Ensuite, malgré mes réticences, Délisca m'a traînée par la manche pour serrer la main de Jean Charest et prendre une photo avec. Il m'a demandé si j'aimais la politique, à quoi j'ai répondu « Oh oui! ». Bernard Généreux et Jean Charest ont ouvert le congrès avec des discours à la fois fascinants et passionnants. Par la suite, nous avons dîné entre jumelés. Malheureusement, il n'y avait rien de pesco-végétarien, et j'ai manqué d'énergie pour le reste de la journée. J'ai tout de même profité du salon des affaires municipales pour rencontrer pleins de gens intéressant et remettre quelques CV.

Le lendemain (vendredi), le déjeuner-conférence sur la relève municipale était correct. J'ai quitté pour aller passer une entrevue en basse-ville, et j'ai manqué quelques ateliers, mais j'ai pu assister à l'Extension du réseau de gaz naturel au Québec par Gaz Métro. Après, j'ai dîné avec Délisca, et rencontré une élue de St-Henri de Lévis qui m'a parlé de la plateforme de compostage de Lévis et des dérogation mineurs d'urbanismes. À notre table, nous avons discuté avec des élus de Lac Supérieur, près de Mont Tremblant, qui avait fait un plan de développement durable. En après-midi, j'ai assisté à un atelier sur la stratégie québécoise d'économie d'eau potable. Puis, la meilleure partie de mon Congrès, un atelier sur la nouvelle politique bioalimentaire et l'occupation du territoire, animé par Lionel Levac. Les délégués jeunesses ont clos la soirée à la Pointe des Amériques.

Le samedi matin, le déjeuner Femmes et politique municipale était correct. Puis, j'ai essayé d'assister à un séminaire qui était plein, à une séance d'information dont la qualité laissait à désirer, puis à une séance d'information portant sur la réduction d'empreinte environnementale par GENIVAR qui m'a permis de rencontrer en personne un chasseur de tête qui m'avait appelé pendant mon contrat à la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka.

Au dîner de clôture, j'ai discuté avec Fanny Lebrun du Forum jeunesse Estrie et des élus très dynamiques de St-Anaclet.

jeudi 15 septembre 2011

Mon premier BAPE! Partie 2

C'était ce soir la deuxième partie de l'audience du BAPE sur le Projet de poste aux Outardes à 735-315 kV et lignes de raccordement à 735 kV. Cette fois-ci, j'ai été ponctuelle; je suis partie 10 minutes à l'avance pour arriver quinze minutes à l'avance.


Comme la dernière fois, le président Pierre Fortin a débuté par présenter son équipe et rappeler les règles entourant la soirée . Il a annoncé que cinq participants s'adresseraient à la commission. Ouf!!! En lisant la documentation hier, je n'avais vu aucun mémoire de déposé et j'étais un peu inquiète de l'absence de participation écrite du public. Le rapport sera remis au ministre au solstice d'hiver et il devrait être rendu public avant la fin février.

Le BAPE a réagit aux propos relatifs à la traduction innu-français de la dernière fois, et l'avocate a assermenté un traducteur, M. Canapé (probablement pas orthographié comme cela).


C'est le Chef Raphaël Picard qui s'est adressé à la Commission en premier (en français). Il a rappelé les droits ancestraux que la communauté de Pessamit revendique, Nitassinan, des rivières Godbout à Portneuf. Il a mentionné l'absence de compensation prévue pour le projet (quoique la version d'Hydro-Québec serait sans doute qu'on a tenté d'établir un dialogue pour négocié par l'envoi répété de lettres). Il reprochait à Hydro-Québec que la seule façon de consulter, c'était de tenir informé de l'avancement du projet (plutôt que de faire de la cogestion). Il a mentionné que l'étude d'impact était divisé en phase initiale et phase ultime, ce qui ne se retrouvait pas dans l'avis de projet et qui serait illégal. Il a rappelé l'obligation constitutionnelle de consulter les Premières Nations. Il a dénoncé le fait que le MRNF aurait octroyé des permis sans le consentement des Innus. Il a contesté la délimitation de la zone d'étude. Il a nommé de nombreuses espèces qui seraient touchées et qui ne se trouvaient pas dans l'étude d'impact, soit le caribou forestier et l'omble de fontaine.


La commission lui a posé quelques questions, dont certaines requéraient une carte. Il s'est alors levé, est venu à la table des intervenants pour indiqué de quelle section de la carte il parlait (c'était bizarre! Comme s'il sortait de son personnage, en terme GN). D'ailleurs, le chef Picard est aussi sorti de son personnage et lorsqu'il est passé de la lecture de son texte aux réponses. Il a été question du banc d'emprunt (ça veut dire « la zone d'excavation d'où est extraite la terre »). M. Picard a rappelé les 13 ouvrages dans le Nitassinan, et q'il était en procédure judiciaire contre Hydro-Québec; selon lui, un tel projet n'aurait pas du avoir lieu pendant le contentieux. Il a affirmé avoir envoyé 20-30 lettres au MRNF et à Hydro-Québec mentionnant que le processus de consultation ne suivait pas le cours régulier (par contre, les lettres de son côté ne sont pas publiques!). À une question des commissaires, il a répondu que des campements étaient là depuis des millénaires, ce qui a fait rire les Innus dans la salle.

Par la suite, c'était au tour de la Chambre de commerce (François Désy) et d'ID Manicouagan (Guy Simard) de présenter leur mémoire. Ils ont rappelé la démographie en décroissance depuis une quinzaine d'années, et la contribution de la Côte-Nord en matière de ressources économiques, tout en mentionnant que la région bénéficie peu des retombées économiques de ses ressources (tiens tiens, comme Pessamit... et comme le reste du Québec, par extension avec le présent débat sur les redevances de l'exploitation minière, malgré ce que peut en dire Raymond Bachand). Ils semblaient dire que chaque projet était une négociation en soi, et voudraient la même chose que Toulnustouc. Par contre, ils auraient voulu que les communautés locales gèrent elles-même le programme de mise en valeur intégré (PMVI). En d'autres mot, ils auraient aimé pouvoir utiliser l'argent à des fins autres qu'environnementales... euh... NON! Tout à leur honneur, ils ont mis l'accent sur des énergies alternatives ou un centre de recherche en parternariat avec Hydro-Québec pour exploiter le « gisement éolien », mais ont rappelé qu'il n'y avait pas de réserve de capacité de raccordement. 


M. Jean-Marie Picard était de retour à la table des intervenants. Il est intervenu en innu, et M. Canapé traduisait après. Au début, il ne semblait pas vouloir s'arrêter pour laisser le temps au traducteur de traduire, et le président essayait tant bien que mal de le faire arrêter. Pour tout ce que disait Monsieur Picard, Monsieur Canapé en disait bien peu! Le traducteur s'est amélioré avec la pratique. Les propos de M. Picard étaient semblables à la dernière fois, mais ceux qui différaient était que si Hydro-Québec avait rencontré les MRC avant, pourquoi Pessamit à la dernière minute? Il aurait aimé que les échanges de lettres en français soient traduits en innu, et que la commission soit diffusée à la radio. Il s'interrogeait si de nouvelles lignes seraitent construites, et a rappelé qu'il aurait dû être question du territoire en général, pas seulement de la zone d'étude. Il a demandé à Hydro-Québec de rencontrer la population malgré la courte échéance du projet.

Une pause a eu lieu et j'ai rencontré une femme travaillant aux affaires publiques d'Hydro-Québec. Elle me demandait si je venais par intérêt personnel, ce à quoi j'ai répondu oui. Elle cherchait à se rappeler où elle m'avait vue, et c'était lors de l'assemblée générale annuelle de l'Organisme de bassin versant Manicouagan.


Denis Villeneuve, directeur de la foresterie chez Abitibi Bowater, est aussi intervenu de nouveau. Il a souligné que le bois récolté ne pourrait pas être certifié FSC, car la vocation du terrain changerait. Il a informé les commissaires que l'aménagement effectué sur les 74 hectares de terrain valait environ 75 000$. Le BAPE a encore demandé si Abitibi Bowater et Hydro-Québec avait discuté ensemble de cela, à quoi M. Villeneuve a répondu par la négative.


Robert Vachon (innu) est intervenu. Son discours était difficile à suivre, car il ne semblait pas structuré, mais ce qu'il a dit de mieux est que le gouvernement devrait mettre de l'argent dans l'environnement au lieu de briser la Terre, et il a rappelé que la Terre était notre garde-manger.


Jimmy Houde, un jeune innu, a suggéré d'arrêter le projet; comme le territoire est à la population, il faudrait qu'Hydro leur demande leur avis en assemblée générale (yééé démocratie participative!).


J'avais fait mes devoirs et lu toute la documentation (hormis la version complète de l'étude d'impact; j'y ai préféré le résumé). En rédaction à temps plein, je n'avais pas la volonté de rédiger un mémoire. Je m'étais dit que je ferais un mémoire verbal, mais la date limite (1er septembre) s'est envolée lors d'une visite éclair à Québec où je n'ai pas pris le temps de remplir, numériser et envoyer l'avis d'intention de faire une présentation verbale. En dernier recours, j'aurais pu m'inscrire sur la liste des intervenants sur place et avoir 10 minutes. Par contre, je me sentais très fatiguée aujourd'hui; malgré une bonne nuit de sommeil, j'ai dormi tout l'après-midi pour être en forme pour ce soir. La consigne du respect des droits d'auteur donnée par le président et l'intimidant Chef Picard ont miné ma confiance à livrer une intervention. Si je n'étais pas en mesure de citer mes documents à mesure, de bien intervenir, pourquoi se donner la peine d'intervenir?

Je suis quand même un peu déçue de moi. Vu l'absence des groupes environnementaux de la région, j'aurais dû intervenir. J'aurais d'abord remercié la commission, puis j'aurais lancé une petite craque au MDDEP afin qu'il s'inspire du BAPE pour prévenir les intervenants lorsqu'une consultation publique a lieu. J'aurais rappelé que j'avais lu la documentation dans un exercice intellectuel, en tant que candidate à la maîtrise en gestion de l'environnement, plutôt que dans l'objectif de prendre position. J'aurais souligné la vérification interne par les autres ministères et organismes, faite avec un regard critique pour la plupart. Je n'aurais pu faire mieux. J'aurais appuyé l'intervenant de la sécurité civile qui réclamait que soit intégré l'exigence d'un plan de mesure d'urgence dans la directive ministérielle. J'aurais reproché à Hydro-Québec de ne pas avoir suivi la directive en ce qui a trait à la conduite d'un inventaire faunique et floristique, plutôt que de se baser sur un équivalent datant d'il y a près de 10 ans dans le projet Toulnustouc. J'aurais déploré que ne soient pas connues à ce jour les mesures de compensation pour la perte de deux tourbières. Finalement, j'aurais conclu en disant que c'est excitant d'être une citoyenne engagée en ce temps de nombreuses consultations publiques.


Ce que je retire de la soirée, c'est que les Innus semblent avoir une vision élargie des enjeux; il n'est pas question que d'une zone d'étude, mais de tout un territoire. Il n'est pas question d'un poste électrique, mais de l'avenir énergétique du Québec. De plus, je suis persuadée que la commission abordera dans son rapport le fait que la négociation n'a pas semblé avoir lieu entre Hydro-Québec et ses parties prenantes (Abitibi Bowater qui détient des droits forestiers et le MRNF, la chambre de commerce de Manicouagan et les Innus de Pessamit), ou encore que le processus du BAPE est encore mal compris de la population; est-ce que la deuxième audience est le moment de négocier? Peut-être qu'il y aurait dû avoir médiation?

En sortant, il y avait du brouillard et j'ai noté que les représentants d'Hydro-Québec sont montés tous ensemble dans une mini-van (covoiturage power!!! Un morceau de robot!). Leur véhicule m'a suivi pendant un bon moment avant que je les laisse passer à Chute-aux-Outardes. J'ai écouté à la radio pendant ce temps-là: Hey Jude des Beatles, Mother de Pink Floyd, Peace or violence de Stromae et Un jour sur deux de Stefie Shock. Finalement, en rentrant dans Baie-Comeau, ils ont brûlé un feu rouge et se sont arrêté à la Maison du spaghetti.

vendredi 9 septembre 2011

Les plaisir de la mycologue amateure

Je trippe champignons depuis qu'à McGill, j'avais fait une visite guidée des bois de MacDonald Campus (à Ste-Anne-de-Bellevue) en compagnie d'un mycologue. J'ai aussi lorgné le cours de mycologie pendant un certain temps, mais j'ai mis du temps à passer de l'environnementalisme à l'écologisme (apprendre à reconnaître les différentes espèces). Lorsque j'ai découvert les joies de la randonnée pédestre (un dur pas pour une cycliste), je me suis mise en mode «champignon» et je repérais tous ceux se trouvant sur mon passage! Quand on cherche, on trouve!

Cet après-midi, je m'en vais tout bonnement me balader dans les sentiers de la rivière Amédée avec mon chapeau d'exploratrice que je mets seulement quand je suis seule. J'entends des coups de fusil, puis je vois que le club de tir a élu domicile non loin des sentiers que je m'en vais fréquenter. Coup de bol, ils cessent de tirer alors que j'entre dans les sentiers. Comme d'habitude, je pense aux ours et espère ne pas en rencontrer. Je me mets donc à siffloter la première chose qui me passe par la tête, Vangelis (pouhahaha). Je repère peu à peu toutes les talles de framboises sauvages sur mon chemin, et puis tous les champignons.


N'ayant pas de carte sur moi, à une intersection, je rebrousse chemin, et c'est alors que je laisse mon attention se tourner entièrement vers les champignons. L'un des premiers que je rencontre, c'est ce que je crois être un pied de mouton! Après consultation exhaustive du Web, c'est bien un hydne à cause de ses aiguillons, mais trop orangé pour être un pied de mouton (hydne roussissant?). Je vais goûter les trois spécimen ce soir; si je meure, pas besoin de m'autopsier, la réponse est ici! :P [Edit: finalement c'était un hydne ombiliqué.]


Par la suite, je croise des genre de coprins (les petits noirs dans mon album Facebook). Puis ce que j'appellerais des bolets à pied noir, à cause de la forme de leur chapeau, du fait que le dessous soit spongieux et que leur pied était sombre (ma caméra est morte). N'ayant pas apporté de sac de papier et ayant utilisé mon sac de taille pour mes hydnes, je n'ai pas osé les cueillir. Ensuite, je recroise ces monstres bruns que sont des Gyromitre commun, vides, humides et dégoûtants au toucher. Tout au long de ces "rencontres", je mange des framboises.


Au sortir du parc, je me régale en vidant une talle de framboises très grosses, sucrées à souhait et pourtant au bord du chemin! Faut croire que les randonneurs n'ont pas tous la dent sucrée (ou l’œil-radar-utilitariste «Hahaha! Je vais dans le bois me régaler!») Je revois les pommetiers sur des terrains privés et je repère à mon plus grand plaisir des tonnes d'amanites tue-mouches sur le terre-plein du boulevard Blanche. Ma dernière trouvaille est un agrocybe dur, un beau champignon blanc à lamelles qui a l'air d'une guimauve sur le terrain de NAPA.
[Edit: ce dernier était comestible!]

Bon j'espère vous avoir donné l'eau à la bouche et des yeux tout le tour de la tête pour apprécier notre ressource forestière non ligneuse!

Meilleurs sites pour VOIR ce que je vous ai décrit:

http://jardinoscope.canalblog.com/archives/champignons/p30-0.html
http://www.smhv.net/comestibles.ws
http://www.cegep-sept-iles.qc.ca:8080/raymondboyer/

lundi 22 août 2011

Mon premier BAPE!

En élève modèle que je suis, j'ai suivi la recommandation qu'a formulé mon prof d'ENV 717 Communication et gestion participative en disant un jour dans un cours:
Ben voyons donc! Y'a personne qui a déjà participé à une audience du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE)?
J'avais été à une séance d'information avec des amis (Dominique, Ronel et Jonia), donc ça ne comptais pas vraiment.

Quatre mois plus tard, je fais mes devoirs et me voici dans le superbe centre communautaire de Pessamit pour le Projet de poste aux Outardes. J'arrive cinq minutes en retard (en char, c'est facile de prendre de mauvaises habitudes...), j'hésite à m'asseoir à quelque part pour éviter de cacher quelqu'un et un monsieur me désigne une chaise. Il y avait 30 à 50 participants. C'était la première fois que je me sentais en minorité "blanche" (mes racines sont tout de même noires, amérindienne et irlandaises), donc j'étais un peu mal à l'aise au début. Mais en voyant combien les Innus qui étaient présents aimaient rire, je me suis sentie chez moi très vite.

La salle est très impressionnante. Plafond haut de bois. On entre, à notre gauche la table d'enregistrement (deux femmes), à notre droite les chaises permettant de s'asseoir discrètement. Une fois assis, on voit beaucoup de monde à l'avant: trois hommes d'Hydro-Québec (HQ, promoteur) à la gauche, les deux commissaires devant, quatre personnes ressources (deux du Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs [MDDEP, un homme, une femme], deux du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune [MRNF, une femme, un homme]), deux techniciens (son, micro), une sténographe.

Le commissaire a commencé par donner le déroulement de la rencontre, les règles, etc. Par la suite, le promoteur a présenté son projet. Ensuite sont venues les questions; seules cinq personnes en ont posé, mais la plupart plus que deux chaque. Évidemment j'en ai posée deux, parce que j'en avais plein (dont certaines frivoles pour lesquelles je me suis abstenues, comme des suggestions de pylônes différents ou un commentaire à l'effet que le 1% alloué à un/des organisme(s) de la communauté du programme de mise en valeur était calculé au début des travaux, pas après tous les dépassements de coûts :P).

Pendant toute la première moitié, je tremblais comme une feuille; j'étais tellement excitée à l'idée de vivre ce processus de consultation sur lequel j'avais appris dans mes cours (le deuxième étant ENV 705, Étude d'impact). Une fois la première pause prise, j'ai bu du jus d'orange (sucre rapide, YEAH mais mon pancréas NOOON sécrétion d'insuliiiine).

En gros, les questions ont porté sur l'absence de traduction simultanée innu-français, l'absence du fédéral (les éléments déclencheurs...), le volume de bois marchand et les traitements sylvicoles déjà réalisés (Abitibi-Bowater), le reboisement d'une ligne électrique, la compensation pour la perte d'une tourbière, à quelle demande énergétique le projet allait répondre (Chercher le courant a été cité!), l'utilité du poste, les retombées économiques dans la communauté, la possibilité pour la communauté d'avoir l'électricité gratuitement (hihi!), etc. Les commissaire ont fait du pouce sur la plupart des questions. C'était impressionnant de voir M. Fortin aller, rappelant aux gens de la limite de deux questions (après il fallait aller se réinscrire au registre) ou de s'adresser à lui, posant des questions complémentaires au promoteur et aux personnes-ressources. D'autres personnes d'HQ, du MDDEP et du MRNF étaient présents dans la salle.

Après 2h, nous avons repris une pause, puis les commissaires ont posé plusieurs questions. Un intervenant est revenu à la table, puis la séance s'est clôt, pour une durée de trois heures.

C'était le FUUUN! Je vais rédiger un mémoire, c'est sûr. Ça me divertira de mon essai :|. Je vais aussi encourager tous les organismes environnementaux de la région à le faire!

dimanche 19 juin 2011

La vie au nord du 49e parallèle: le transport

Déjà un mois et quelques jours que je suis arrivée... La première question, c'est souvent « Pis, comment tu trouves-ça, Baie-Comeau »? Ma réponse sera invariablement « C'est bien, j'habite près du centre-ville du secteur ouest, je peux aller au travail à vélo, je suis sur le bord du fleuve en trente minutes de marche, le plein air est accessible ». Tout ça est vrai. J'ai réussi à importer mon mode de vie basé sur le transport actif et le végétarisme.

Cependant, la ville, qui a été construite pendant la domination de l'automobile, est assez obésogène. La faible densité donne l'impression que tout est loin, qu'il faut absolument sauter dans son auto pour faire des courses. Moi qui possède une automobile depuis peu, je me rends compte que même si je vais au travail à vélo presque tous les jours (je triche en covoiturant une fois par semaine avec mes collègues qui habitent sur la même rue), lorsque je sors et que je ne peux pas me rendre à ma destination en moins de quinze minutes de marche, c'est l'auto qui est devenue le premier réflexe. Par contre, quand je vois le niveau de mon réservoir baisser à vue d’œil, je réalise tout-à-fait que conduire en ville consomme plus qu'à 90 km/h (pas d'autoroute ici). J'essaie de pallier mes émissions de GES en invitant les gens qui se rendent au même endroit à covoiturer.

Pour ce qui est du végétarisme, c'est une autre paire de manche. À l'extérieur de Montréal, partout au Québec, ç'a toujours été un défi pour les autres d'accepter mes préférences alimentaires. J'ai eu le front de faire cuire du tofu mariné sur le barbecue d'un ami lors d'un party, car je m'assume. Bien sûr, comme je n'ai jamais pu arrêter de manger du poisson (devenir végétarienne quand la mode des sushis commence, c'est pas winner), j'en profite bien ici, et je continue d'en manger au moins une fois par semaine. J'ai aussi fait preuve d'adaptation; sentant un instinct animal surgir en moi grâce à un pâté de cerf réchauffé au travail l'autre jour, j'ai mangé de la viande pour la première fois en près de sept ans. À mon grand étonnement, j'ai aimé la texture et le goût (alors que de croquer dans un sandwich au poulet par mégarde me dégoûte) et je n'ai pas été malade. Depuis que j'avais lu l'article du Voir décrivant le restaurant La Traite de l'hôtel-musée de Wendake, je m'étais dit que si on m'offrait de la viande qu'on avait chassé, je ne refuserais pas.

C'est aussi difficile de bien s'alimenter, car ici, point d'agriculture; à cause de l'éloignement, les aliments coûtent beaucoup plus cher, et la fraîcheur n'est pas toujours au rendez-vous. Par exemple, un poivron vert sera plus pâle, les oignons pourrissent plus vite, les fraises ont fait 700 km pour venir dans mon assiette. Je compte bien m'inscrire à la Coopérative Gaïa (agriculture soutenue par la communauté) pour éviter les distances. Par contre, les poissonneries foisonnent et l'offre suit les marées, le vent.

Toujours sur le thème du transport, les gens n'ont pas la même perception des distances. J'assistais à l'assemblée générale annuelle du Forum jeunesse Côte-Nord, et c'est la que j'ai réalisé que la région administrative s'étend de Tadoussac à Blanc-Sablon, de Baie-Trinité à Schefferville. Faire un petit cinq heure trente (Québec) ou huit heures (Montréal) de route n'a rien là pour bien des gens. Pour l'instant, lorsque je fais de la grand-route, j'ai l'impression de me retrouver dans cet épisode de X-Files où Mulder est pris en otage par un gars qui doit absolument conduire vers l'ouest, sinon il meure. Bref, ça m'use, même si je fais des rencontres fabuleuses grâce à Amigo Express et que j'ai le temps de revisiter ma collection de CD.

Personnellement, travailler à temps plein et à temps partiel sur mon essai est tout un défi. J'ai une impression de déjà vu; il y a trois ans, à Montréal, ça m'a pris tout mon petit change pour rédiger un travail de fin de session durant l'été. J'ai alors essayé de me motiver en faisant du recyclage pendant les événements spéciaux (Grand Prix, Juste pour Rire, Vélirium), en travaillant durant l'élection fédérale partielle. Heureusement, maintenant, la motivation est au rendez-vous, mais je me suis quand même portée volontaire pour la finale de la coupe du monde UCI de paracyclisme. À voir!

jeudi 16 septembre 2010

Maîtrise de l'avenir

Une vague de fatigue m'a frappée en cette soirée enrhumée, mais 19h30 étant bien trop tôt pour me mettre au lit, j'ai saisi le manuel scolaire qui trainait sur mon bureau.

J'ai pris le temps de lire l'avant propos du Guide de gestion des risques d'accidents industriels majeurs du CRAIM. J'y ai retracé quelques personnes que mon père a connues. Au bac, poussée par les multiples formations gratuites du Career and Placement Services (CaPS) de McGill, j'ai fait quelques entrevues informatives avec certaines des personnes se retrouvant dans la liste mentionnée ci-dessus. La plupart viennent de Montréal-Est...

Mon père m'avait incité à prendre un cours avec Robert Reiss, et le fait qu'il était chargé de cours à la maîtrise était un des nombreux facteurs qui m'ont fait appliquer pour ce programme. J'avais tenté de le contacter en 2006 pour voir les possibilités d'emploi à Environnement Canada. Je me suis finalement ramassée au Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (provincial) en gestion des matières dangereuses, pas si mal!

Je me faisais la réflexion que mon père était bon en réseautage, et que l'expression « la pomme ne tombe jamais très loin du pommier », que j'avais apprise dans Anne la Maison aux Pignons verts :P et que j'ai récemment utilisée pour agacer un ami, s'appliquait aussi à moi... Du côté de ma mère, je poursuis des études post-secondaires et supérieures et j'aimerais avoir l'expérience d'une firme de consultants. Je marche directement dans les pas de mon père cette session-ci avec le cours de gestion de risque. Je m'arrangerai aussi pour avoir une expérience dans une usine lors de mon essai. J'aurais pu l'avoir durant le stage, mais je ne me sentais pas alors en mesure d'affronter des métallos. En tant qu'ex-politicienne (hihi!), je sais qu'un milieu masculin ne me fait pas peur, et qu'avec une confiance accrue en moi, je saurai me défendre.

J'aimerais sans doute aussi conduire des audits plus tard dans ma carrière, pour une raison toute à fait innocente: j'aime les visites industrielles. Toute petite, j'adorais faire du porte-à-porte pour vendre du chocolat pour le Club de judo, et passer l'Halloween. Plus vieille, j'adorais frapper aux portes pour le Parti vert pour le plaisir d'entrer chez les gens et de sentir la différence.

Je ne sais pas si je ferai éventuellement de la santé sécurité. Cette culture est tellement ancrée chez moi (ex: j'ai suivi mon premier cours de secourisme au secondaire, je passe la tondeuse avec des bottes à cap d'acier et des lunettes de sûreté) que ça serait tout naturel, mais je me souviens amèrement de l'avis de Michel Beauchamp selon lequel plusieurs dans le domaine seraient morts du cancer car on leur a fait porter le blâme des accidents.

Dans un autre ordre d'idée (mais toujours lié, vous verrez!), j'ai commencé à faire de la randonnée pédestre avec Les sentiers de l'Estrie. Et j'ai entendu ce matin une fille parler de son pélerinage à St-Jacques de Compostelle... Avec l'entrainement, je serai sans doute en mesure d'accomplir un autre de ses rêves.

samedi 10 juillet 2010

Déçue du Festival d'été de Québec 2010

Jeudi 8 juillet

Je vais voir Emir Kusturica à la Place d'Youville. Je me rends compte que PERSONNE n'est filtré à l'entrée. Ça m'insulte ben raide d'avoir payé mon macaron pour voir un show quand n'importe qui peut le voir de l'intérieur du site (le monde dehors qui le voit, je m'en fous, tant mieux pour eux). La scène n'était pas assez haute pour que tout le monde voit (je suis plus grande que la majorité des femmes). Il y avait des parents avec leurs enfants sur les épaules, dont un bout-de-chou en couche qui se touchait les oreilles comme pour dire que c'était trop fort. Ça aidait pas à bien voir. Je n'ai pas été emballée par la musique, en plus des désagréments de gens rentrant dans ma bulle, ou de ces trois amis qui fumaient les uns après les autres Bref, déçue de ma première soirée. Peut-être que je suis trop exigeante.

J'apprends le lendemain par une collègue que les bouteilles d'eau « rigides » sont interdites. Veux-tu ben me dire quelle sorte de plastique est rigide? Pourrait-on préciser en terme plus clair, à l'aide du numéro de plastique, par exemple? C'est tout bonnement scandaleux de jeter des bouteilles d'eau réemployables par temps de canicule. L'appât du gain n'a pas de frontière.

Vendredi 9 juillet

Je me décide à la dernière minute d'aller voir Dream Theater et Iron Maiden avec ma sœur. Je stationne mon vélo près de ce que j'apprends être la sortie, qui m'oblige à un détour à pied d'un kilomètre. Je croise une vieille connaissance. Je parviens à la sécurité; on nous encage comme des cochons qui vont à l'abattoir, en rangées serrées munies de hautes clôture (des obèses ne passeraient pas). J'attends mon tour, c'est long, puis c'est mon tour. Je dis au gars de fouiller mon sac, mais pas moi. Il trouve un canif que j'avais oublié dans mon stock de vélo. Je lui laisse, mais je suis déçue car j'y suis attachée. Il me dit que je pourrais revenir le chercher après le show. Je lui rétorque que c'est l'entrée à ce point là (et je devrais refaire 1km de marche pour retrouver mon vélo). Je ne le laisse pas faire sa fouille corporelle, et la prochaine fois je ferai chier en demandant qu'une fille fasse la fouille corporelle pour des motifs religieux (accomodement raisonnable power!). Non mais, on ne prend pas l'avion, on va à un SHOW!!! Même en avion ils ne soumettent pas tout le monde à une fouille corporelle.

Le bout de show de Dream Theater est super bon. Je connais moins Iron Maiden, mais je suis bien contente que ma soeur débordante d'énergie soit venue me rejoindre.

Fin du show, je vais aux toilettes (dégueulasses). Je sors lentement mais sûrement du site (d'habitude je quitte plus tôt pour sortir plus vite). Je retrouve mon vélo, et je gueule au gars qui embarquait dessus de dégager. Mon vélo a été VANDALISÉ. Le porte-gourde et le porte-bagage sont tordus. Des connards soûls l'ont utilisé comme escabeau pour passer par-dessus la clôture. J'aurais souhaité qu'ils s'empalent.

Ça sera mon dernier FEQ.

samedi 8 mai 2010

Comment joindre l'utile à l'agréable:

-en étudiant, travaillant et faisant de l'environnement et de la politique en même temps!
-en faisant du sport soir et matin;
-en se rapprochant du travail pour mieux vivre.

Ma vie ce printemps et cet été se décline en trois temps, trois mouvements:
-Stage en développement durable au Réseau de transport de la Capital (STQuébec 3 mai-13 août)
-Emploi élu de vice-présidente à la condition de vie étudiante du REMDUS (asso étudiante 16 avril 2010-16 avril 2011)
-Cours de système de gestion de l'environnement (30 avril-19 juin)

-Habiter sur la rive-sud de Québec jusqu'à la fin de semaine prochaine (-15 mai)
-Habiter à Limoilou pendant un mois et demi (15 mai-3o juin)
-Habiter dans Duberger pendant un mois et demi (1er juillet-15 août)

En plus du vélo. Je déménage autant pour habiter plus près de la job (réduire le temps de transport) et sous-louer l'appart de ma sœur qui ne pourra y habiter cet été.

1ère semaine de stage
-Lundi, il y avait un orage lorsque je suis partie en vélo. Il pleuvait tellement fort que je ne voyais pas la piste cyclable. Je me suis arrêtée sous un porche quand il y avait 10 secondes et moins d'écart entre l'éclair et le tonnerre. Comme je fais la moitié du trajet à vélo et l'autre en autobus (il y a des douches au bureau), c'est pas si pire. J'ai lu toute la journée au travail. J'avais une réunion par Skype avec le conseil exécutif (CE du REMDUS) en soirée.
-Mardi, je suis partie de chez moi à 5h15 du matin pour y revenir à 19h30 (j'ai pris le taxi), parce que mon boss et moi sommes allés à Montréal pour une réunion. Elle a été très utile et m'a aidé à préciser mon mandat. Comme cette réunion-là s'est terminée plus tôt, nous avions 2h30 à perdre. J'étais pas mal nostalgique d'être à Montréal sans contacter mes amis ou ma famille. Mon boss (Daniel) m'a initié au géocaching, et je lui ai fait découvrir le campus de McGill. C'était bizarre... disons que je ne m'adonnerais pas à un jeu de chasse au trésor où on fixe un écran en se déplaçant. Il y avait une autre réunion avec le CE en soirée, mais comme il y avait une game de hockey et que j'étais consciente que je serais mentalement morte en arrivant chez moi, je leur ai dit de la tenir sans moi et plus tôt!
-Mercredi soir, une réunion téléphonique avec le conseil administratif (CA du REMDUS). Heureusement, à date, ces réunions durent un maximum de trois heures.
-Jeudi, j'ai rencontré le président et le directeur du RTC. J'ai réussi à faire bonne impression. Le soir, j'avais rendez-vous chez le chiro. Revenue à l'université par autobus, j'étais complètement épuisée. J'ai donc pris l'Autocar des Chutes et laissé mon vélo sur la Rive-Nord.
-Vendredi, j'ai participé à une activité sportive organisée par le kinésiologue (!) du bureau et j'ai rencontré plein de collègues.

Du côté de mon cours de système de gestion environnemental, il est tellement utile que je l'ai appliqué toute la semaine. Je vais de ce pas lire pour le cours de vendredi prochain...

jeudi 18 juin 2009

Changements climatiques canadiens: partisâneries

Mardi, j'ai reçu un courriel invitant les membres de la Coalition jeunesse Sierra à devenir observateurs du Comité permanent de l'environnement et du développement durable ce jeudi. À l'agenda: le projet de loi privé du député Bruce Hyer du NPD nommé C-311 Loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques, une résurrection de son projet de loi C-377 mort au feuilleton après avoir passé les trois lectures mais avant de s'être rendu au Sénat suite au déclenchement des élections à l'automne dernier.

C'était le premier comité de députés de la Chambre des communes auquel j'assistais (j'ai eu la chance de suivre une sénatrice libérale pendant le programme Women in House de McGill en novembre 2007). J'ai pu y constater ce que l'opposition décriait: l'obstruction des Conservateurs dans les comités où sont traités leurs points faibles, mais aussi le changement de cap des Libéraux depuis Michael Ignatieff.

Comme toujours lorsque j'assiste à des réunions dont le contenu m'intéresse vivement, j'ai pris des notes de façon quasi-sténographique. Une réunion de deux heures a donc produit un « procès-verbal » de 20 pages. Je commente la réunion ci-dessous, tandis que le vrai PV sera disponible ICI. Vous noterez que je nomme rarement les noms, car je ne les voyait pas d'où j'étais assise et il était difficile de les saisir au vol alors que le président nommait la prochaine personne.

9h, jeudi le 18 juin 2009, Pavillon de l'Ouest (en ruine, avec plein d'amiante dans ses murs), salle 269. Réunion du Comité permanent sur l'environnement et le développement durable.

Étaient entre autres présents:

Vice-présidents
Membres
Témoin
Bruce Hyer

M. Hyer, témoin du comité, qui se donne plein de titres reliés à l'environnement, rappelle l'état de la situation des changements climatiques (je rattrape mon retard depuis mon bacc).

Les questions des députés en faveur du projet de loi (du Bloc et du NPD) semblent destinées à faire ressortir les bons arguments du témoin. Chaque personne semble disposer d'une période incroyablement longue pour l'impatiente que je suis avant de répondre. Les seuls à parler français sont les députés bloquistes, exceptions faites d'un anglo qui s'est essayé pitoyablement.

Après quelques questions en faveur, le vent tourne et la partisânerie se met en jeu: les Conservateurs « débarquent ».

Ils font valoir que le monde a changé depuis la précédente législature, avec une récession mondiale, un nouveau président et les pourparlers énergétiques Canada-US. L'un des Conservateurs pose une question mal formulée incluant un commentaire et une question-piège, le témoin refuse de répondre et le Conservateur enchaîne avec un point d'ordre obligeant le témoin à répondre. Un autre Conservateur pose une question de connaissances au témoin, visant à faire ressortir son ignorance.

Le tour des Libéraux vient. McGuinty attaque les Conservateurs en disant qu'on ne sait pas ce qui se passe.

Un autre Conservateur attaque le témoin (qui se dit nouveau) sur son ignorance des procédures, en demandant si comme c'est un projet de loi privé, il devrait inclure des dispositions financières. Il demande au témoin s'il a fait estimer les coûts par l'officier des budgets parlementaires. Le témoin rétorque que l'OBP n'a pas répondu car il disait ne pas avoir les moyen$ (sic) de le faire.

Les Conservateurs s'exposent finalement: l'un d'entre eux affirme que les coûts seraient supérieurs aux bénéfices (sans toutefois préciser d'échelle de temps). Puis, il fournit ce qu'il appelle de « l'information gouvernementale » (à opposer à de « l'information basée sur la science »): atteindre Kyoto ferait baisser le PIB canadien de 4% de 2009-2012 (propos qui sont complètement hors-contexte, puisque les cibles du projet de loi sont de 2020 et 2050).

M. Roulette du Bloc questionne le caractère « national » de la politique.

Trudeau demande si les objectifs de réduction des Conservateurs sont scientifiques, et le témoin dit ne pas avoir de preuves que c'est le cas. Puis, il passe dans l'autre camp. Il demande si la loi obligerait le Canada à rejeter un accord de Copenhague qui n'aurait pas les pourcentages prescrits.

Des questions provenant de chaque côté de la table ont été posées sur les mécanismes, que M. Hyer divise en cinq catégories:
1.Mettre un prix sur les émissions de gaz à effet de serre, selon le principe du pollueur-payeur.
2.Réglementer
3.Les investissements publics
4.Les investissements privés
5.Le style de vie personnel

Les Conservateurs insinuent que la récession cause tort à LEURS provinces et que ça serait pire si le projet de loi passait. Ils continuent leurs perfidies en demandant au témoin d'estimer le coût de l'essence en 2030 en regard de son projet de loi.

Le témoin est remercié et quitte la salle. J'apprends qu'il existe un projet de loi intitulé « Loi sur le développement durable »

L'autre point à l'ordre du jour est une motion de la député NPD Duncan. Je ne la comprends pas bien au début. Un conservateur la clarifie: elle vise à rendre les témoignages du projet de loi précédent comme s'appliquant à celui-ci, ainsi qu'à ne plus entendre d'autres témoins ni à faire d'autres amendements en l'amenant à la révision clause-par-clause.

Les Conservateurs tentent de supprimer la seconde partie de la motion, puis essaient de faire exclure l'assistance de la salle avec un autre point d'ordre. McGuinty demande plus de temps. M. Bigras fait valoir que le leadership a changé aux US mais aussi au Parti Libéral.

Pendant ce temps-là, je crie dans ma tête à la députée Duncan de diviser sa motion. Elle finit par accepter l'amendement des Conservateurs. Sa motion passe. Un des Conservateurs dit ironiquement que toutes ces procédures leurs ont fait perdre du temps. Fin de la réunion

Venant voir le groupe de la Coalition jeunesse Sierra, Mme Duncan m'explique que les Libéraux n'auraient jamais voté pour sa motion sans l'amendement proposé par les Conservateurs. Mes collègues semblaient pâmés par elle ce qui me mets franchement mal à l'aise - je quitte.

...

C'est sale, la politique. J'ai perdu du respect pour les Conservateurs.

jeudi 19 mars 2009

Jean Charest: développement durable, tourisme, croisière et Plan Nord

Midi, jeudi 19 mars 2009, Centre des congrès de Québec, Symposium international de tourisme durable.

Rapporté tel que pris en note, avec commentaires en italique. Les titres sont de moi.

Gouvernement et développement durable

En 2003, lors de la première élection des Libéraux restés au pouvoir, le gouvernement avait la volonté d'implanter une culture de développement durable (DD) à l'interne.

Charest, en tant que ministre fédéral de l'environnement dans les années 1990, avait tenté d'implanter le développement durable de bas en haut, sans succès puisque le niveau d'adhésion et de compréhension était faible. Le gouvernement fédéral avait alors un excellent plan Vert qui n'a pas donné de résultats.

En 2003, le gouvernement provincial libéral a rallié les ministères. Le Québec est la 5e juridiction mondiale et la 1ère en Amérique du Nord à avoir une Loi sur le développement durable. Cette loi a amendé la Charte (québécoise) des droits et libertés afin d'y insérer le droit à un environnement sain. Cette loi permet de prendre le temps de mettre en oeuvre le DD dans l'administration publique.

Le ministère du Tourisme a ensuite développe une politique de tourisme durable. Le Québec a la chance d'avoir une excellente fonction publique (!!!).

Gouvernement et environnement

Le Québec s'est ensuite doté de politiques de développement durable dans tout. Je passe ici de la 3e à la 1ère personne, désolée. Nous avons des ressources naturelles et un patrimoine important, immense et riche. Nous avons des responsabilités envers nous, nos générations futures et nos voisins.

En 2006, nous avons instauré une politique de réduction des gas à effet de serre (G.E.S.). Nous produisons per capita la 1/2 des GES canadiens. À la politique de DD se sont ajoutés la politique de transport collectif (c'est le temps d'envoyer de l'argent à la STM...) et la politique d'efficacité énergétique.

Tout est lié et nous devons faire ce lien dorénavant.

Nous avons instauré une redevance sur le carbone qui apport 200 M$/année (1,2 G$/6 ans) qui va dans le Fond Vert, permettant la mise en oeuvre de mesures environnementales.

À Davos en janvier, Al Gore citait le Canada en exemple avec 2 provinces taxant le carbone. Nos efforts ont été remarqués et nous sommes un exemple.

Développement durable et tourisme

La politique de croisières a été développée dans l'optique du DD (!!!). Elle comprend six sites, dont les Îles Mingan sur la Basse-Côte-Nord. Nous devons développer en tenant compte de la capacité écologique du milieu à accepter des croisiéristes. C'est un défi particulier et nous en avons conscience. Elle représente 50M$ en investissement.

Économie actuelle

La crise économique doit être reconnue autant que la crise écologique. 2009 est une année importante­. En effet, le Québec et le Canada ne souffrent pas autant que les États-Unis ou l'Europe car ils ont moins investi dans les subprimes. PCAA, Caisse de dépôt, hellooo!!! Notre économie souffre d'un ralentissement car elle est très ouverte aux Américains.

Économie et environnement

2009 est l'année de Copenhague, et il est crucial de reconnaître que les crises économiques et écologiques sont liées. C'est l'occasion de changer les règles de gouvernance emphase de moi. Il y aura bientôt une rencontre du G20 en Angleterre, où l'on choisira entre la stimulation ou les changements de règles économique. Ça ne peut être ni l'un ni l'autre­.

On choisira un système de plafonnement et d'échange ou encore on attachera un prix au carbone. C'est l'occasion et l'opportunité de changer les choses (ce que je disais pendant ma campagne ^_^). Nous en ressortirons avec l'économie transformée. C'est l'occasion de mettre en oeuvre le développement durable et la réduction des GES.

Tourisme et Plan Nord

Le tourisme est la fierté d'attirer des gens dans sa communauté. En 2008, Québec a eu cette fierté. Dans ce contexte, il faut se démarquer, et le DD nous offre l'occasion d'un projet, le Plan Nord.

Le développement du territoire se fera en accord avec les Premières Nations et les Inuits, les Jamésiens et les Nords-Côtiers. C'est un développement énergétique propre et renouvelable avec l'hydroélectricité (!), l'éolienne et le minier (!), dans le respect de l'environnement. D'ailleurs, nous avons accordé 300M$ au nettoyage des sites miniers (qui devrait être fait par la mine...). C'est un développement du transport et récréotouristique.

Le Nord-du-Québec subi l'impact du réchauffement climatique. En effet, une route maritime, le passage du Nord-Ouest, s'ouvre­. C'est un grand enjeu intéressant et politique. L'appartenance du territoire au Canada est contestée par les Américains, les Européens et les Russes.

Plan Nord et environnement

Les ressources qui y sont présentes sont très importantes, et il y aura le développement durable (!) de l'Arctique du Québec. Nous créérons 6 parcs nationaux pour réserver 12% du territoire d'une taille deux fois plus importante que la France. 38% du territoire sera interdit au développement minier, mais permis au développement récréotouristique. La moitié du territoire sera donc protégée du développement industriel.

C'est un plan/territoire qui stimule l'imagination et est magnifique. Le développement se fera avec les Premières Nations et les Inuits. C'est un projet porteur d'espoir et d'avenir. Il respecte les populations et les principes du DD.

Conclusion

Nous espérons que vous reviendrez au Québec, et que dans 10 ans, nous pourrons offrir à des miliers de personne qui nous visites de vivre une expérience unique...

mercredi 17 décembre 2008

Snorkelling/2e barrière de corail

Snorkeling: respirer dans un tuba en restant à la surface

Une autre preuve d'écologisme de la part du gouvernement mexicain; les parcs, réserves et aires protégées abondent dans ce coin qui profiterait plus de l'écotourisme si ses hôtels étaient certifiés.

Oups! J'ai oublié que la crème solaire tuait les coraux. Un saut dans la piscine pour s'en débarasser.

Petite randonnée en bateau de la plage du complexe hôtelier vers le sud-est (aux environs de Puerto Morellos). Effectivement, de la plage de l'hôtel, les vagues qu'on voit casser à l'horizon indiquaient bien la présence de récifs.

Premier arrêt et instructions. Ce premier site n'est pas si diversifié (beaucoup de champs sous-marins de salade uniforme), mais permet surtout de s'adapter à la technique et à suivre la bouée du meneur. Des bancs de poisson, des algues qui ont l'air d'arbres recouvert de mousse, des anémones, des crêtes dinosauresques mauves. Ce n'est pas aussi riche de couleurs que je l'aurais cru, mais c'est moins drabe qu'une allée de l'Aquarium de Québec.

Deuxième arrêt. Wow. Souffle coupé. Des éponges-cerveaux. Des tas bruns pleins de vie. Un trou de respiration dans les champs de salade. Un poisson plat qui nage du dessus et du dessous. Des ba-ra-cu-das! Un poisson gris énorme. Un poisson arc-en-ciel. Un autre avec un damier d'écailles. Un poisson noir qui en poursuit un autre. Des conches énormes. Un concombre de mer. Et pour finir, une majestueuse raie manta, de celles qui a tué Steve (Australien). Elle ne nage pas, elle vole. J'aurais pleuré dans mon masque.

Au retour, sur le bateau, je suis asociable. Non seulement parce que j'ai avalé plein d'eau et que ma vessie natatoire a atteint sa limite de rétention, mais aussi parce que j'ai remarqué deux coraux blanchis. Et réalisé en personne ce que m'ont enseigné mes profs à McGill; le corail fait partie du poumon de la planète. Et vaincu une certaine frustration de ne pas savoir nager selon les techniques reconnues, puisque les palmes et respirer par la bouche sans trop pencher la tête était tout ce qu'il fallait pour apprécier la beauté du monde. Et développé un intérêt d'apprendre à plonger en apnée pour répéter l'expérience dans des eaux plus froides, près de chez nous.

lundi 15 décembre 2008

Écologisme touristique

En janvier prochain, je devrai créer un programme d'évaluation de la durabilité de l'industrie touristique du Saguenay – Lac-St-Jean durant mon Écostage Katimavik avec la Coop Verte de Chicoutimi. Par déformation professionnelle de mes études en environnement, j'ai observé depuis hier la pratique de deux hôtels dans deux pays distincts; le aloft, hôtel situé dans l'aéroport Montréal-Trudeau, et le H10 Ocean Coral/Turquesa, situé entre Cancun et Puerto Morelos, sur la pointe Yucatan/Quintana Roo du Mexique. Les deux sont de nouvelles constructions.

aloft

  • C'est mon oncle qui l'a remarqué; un stationnement réservé aux voitures hybrides!!! 5 à 10 places, les seules situées près de l'entrée
  • Du recyclage dans la chambre (!!!)
  • Un évier à détecteur de mouvement
  • Une toilette à faible débit d'eau
  • Une douche comprenant des distributeurs de savon et shampoing, plutôt que des petites bouteilles de plastique

Je n'ai pas eu le temps de relever les malus.

Ocean Turquesa

Le complexe n'est pas fermé et climatisé; il est ouvert et profite plutôt de la proximité de la mer pour se ventiler de façon naturelle dans tous les espaces publics. La climatisation des chambres, quant à elle, s'arrête lorsqu'on ouvre la porte-patio ou la porte avant.

Les toilettes publiques (trop rares) sont toutes équipées de détecteurs de mouvement provenant sans doute d'une nouvelle génération puisqu'ils ne se déclenchent pas inutilement à plusieurs reprises pendant qu'on les utilise comme ceux de l'Atrium du MRNF ou encore ceux de McGill. Les toilettes privées, quant à elles, ont deux boutons, pour chacune des sortes d'excrétion humaine. J'en avais entendu parlé dans d'autres pays aux ressources plus limitées que le Canada, mais c'est la première fois que je les utilise!!!

Les points négatifs maintenant. Pas de recyclage nulle part; la gestion des déchets est sans doute celle qui fait le plus défaut, ce qui m'amène à croire que l'environnementalisme pratiqué par l'hôtel en est un restreint au profit.

Sur le chemin bordé de marécages menant de l'autoroute à l'hôtel, j'ai remarqué plusieurs dépôts sauvages de déchets.

Les endroits servant des collations et les bars extérieurs utilisent beaucoup de vaisselle jetable (les ustensiles ne sont disponible qu'en plastique lorsque les réutilisables sont tous sales, et les verres sont tous, tous fait d'infâme plastique no 6 styromousse non-expansé. Les assiettes ont le bon côté d'être réutilisables et incassables).

De plus, il n'est pas interdit de manger sur la plage (certains COCHONS en profitent pour nourrir la variété locale de goélands). Il ne s'y trouve AUCUNE poubelle. Ainsi, plusieurs déchets y traînent. Ironie du sort, certains employés de l'hôtel ne sont payés qu'à ramasser les algues qui sont déposées par la mer...

La mer elle-même, surtout l'après-midi, contient plusieurs déchets de plastique (quelle surprise!) en suspension. Avec mon bénévolat successif de nettoyeuse de berges et de recycleuse durant les événements spéciaux, je n'ai pas pu résister à en sortir quelques-uns et à les mettre dans les tas d'algues pour que les éboueurs d'algues les ramassent.

À n'importe quel gestionnaire de matières résiduelles qui lirait ce blogue, si je généralise un peu, y'a du travail à faire dans l'industrie hôtellière mexicaine!

mardi 4 novembre 2008

Jim Prentice, Ministre fédéral de l'environnement

Que pensons-nous de la nomination de Jim Prentice comme Ministre fédéral de l'environnement?

J'ai moi-même posé la question au député de la circonscription Lévis-Bellechasse (celle dans laquelle j'étais candidate) ainsi qu'à un autre candidat défait. Ma conclusion: il semblerait que la partisanerie nous rend incapable de juger de façon neutre sa nomination.
Ainsi, les Conservateurs diront que la nomination de Prentice est un signe que Harper prend l'environnement au sérieux puisque ce ministre est l'un des plus expérimentés du Cabinet et un proche de Harper. L'opposition (Bloc, Libéraux, NPD, Verts etc.) dira que c'est un signe que l'environnement ne vaut pas la peine dans un gouvernement conservateur minoritaire quand le ministre est un ancien économiste.
Les environnementalistes, quant à eux, examineront les actions futures du Ministre avant de se prononcer.

COUVERTURE DE PRESSE

Anglais
http://network.nationalpost.com/np/blogs/fullcomment/archive/2008/11/02/204690.aspx
http://afp.google.com/article/ALeqM5hQWp-XrkF6FjbepiymmiDWt9D1IA
http://www.canada.com/topics/news/story.html?id=0fbd9ce4-2ebd-4abf-a24e-5f829abcba96
http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20081030.wcabinetprentice31/BNStory/politics/home?cid=al_gam_mostemail
http://www.canada.com/calgaryherald/news/story.html?id=2b8a191b-1cd3-4eee-84e2-321fcf424817
http://www.oilweek.com/news.asp?ID=19368
http://www.cbc.ca/canada/story/2008/10/31/prentice.html
http://www.barrheadleader.com/news/2008/1104/news1.htmhttp://www.barrheadleader.com/news/2008/1104/news1.htm
http://www.canada.com/ottawacitizen/news/story.html?id=23f99b42-e1a0-4880-b62d-c4911687f31e
http://www.canada.com/ottawacitizen/news/story.html?id=53516186-79e3-480b-9880-bb39e533cbbd
http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20081030.wcabinetprentice31/BNStory/politics/home?cid=al_gam_mostemail

Français
http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5hgpPQ1gpYqOpcH0_QsYfI8ZUr6Hw
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/vincent-marissal/200810/30/01-34677-lontario-au-pouvoir.php
http://www.canoe.com/infos/chroniques/marcofortier/archives/2008/10/20081031-063500.html
http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5hClD-TPZgmBUbZO6QCk1Z8onbJ9g

dimanche 2 novembre 2008

Les merveilles du vermicompostage d'intérieur


Du Vert en dedans: jardinage et compostage avec accès à la terre limité

En mai, mon député provincial (péquiste) dans La Petite Patrie, Nicolas Girard, distribuait des plants d'arbres (feuillus et conifères indigènes) et des graines de cosmos à ses électeurs. J'ai alors choisis un pin rouge car mes amies de Colombie-Britannique se sont plaintes du manque de vert à Montréal en hiver. J'en ai profité pour ensemencer mon carré d'arbre et j'ai fait plusieurs kilomètres à pied dans mon quartier pour acheter un pot de fleur et de la terre.

J'ai trouvé la terre à une épicerie bio dépassant le quadrilatère que j'appelle mon quartier à Montréal, mais le pot de fleur a été beaucoup plus difficile à obtenir; il n'y en avait ni aux supermarchés que j'ai visités, ni à la quincaillerie, et le marché public n'était toujours pas ouvert. J'en ai finalement trouvé un par hasard dans un Dollarama. Transporter le tout à mon appart sans véhicule ne fut pas une sinécure!

Pendant l'été, j'ai accumulé ma matière organique sans savoir quoi en faire; comme il me restait de la terre de mon aventure de plantation intérieure de pin rouge, je l'avais mise dans mon bac à compost. J'y ai jeté des fleurs coupées de la mi-juin et la nourriture en question, en espérant que la décomposition anaérobique s'y effectuerait.

Vers la fin août, la blonde de l'un de mes collègues cherchait à donner des vers rouges, et j'ai sauté sur l'occasion. Heureusement que j'ai ouvert mon bac de compost dans le couloir du bâtiment de mon studio, et non pas à l'intérieur de celui-ci (je n'ai pas de balcon, et le bâtiment donne sur le trottoir directement)! Il y avait d'énormes moisissures de la taille de champignons, et ça sentait le câlisse. J'ai enlevé le plus dégueulasse, et ajouté les vers.

Note sur la partie jardinage de l'aventure
Une fois fleuries, vers la fin août, les têtes des fleurs se sont sauvagement fait coupées par des gens qui voulaient profiter seuls de leur beauté! Mon pin rouge se porte très bien, mais sa croissance reste limitée par la taille du pot dans lequel il se trouve; le printemps prochain, je le transplanterai.

2008-?, 22 ans, Lévis, retour à la maison

Lentement, j'ai repris le contrôle de l'écosystème. Au début, le bac était dans la maison, mais très vite, nous avons eu un problème de mouches domestiques. Je l'ai donc entreposé dans le garage et j'ai recouvert les trous d'aération du côté du bac avec du tissu géotextile. La première fois que le sol a gelé durant la nuit, vers la mi-octobre, j'ai cherché un endroit où le garder dans la maison, et l'antichambre non-aménagé entre le bureau du sous-sol et le garde-robe en cèdre s'est avéré le lieu idéal.

Aujourd'hui, j'ai récolté le fruit de mes labeurs pour la première fois; de l'humus, des crottes de vers rouge. Je n'en suis pas revenue de la richesse et de l'humidité de ce compost, qui était tellement bien brassée par les lombrics que je devais la compacter fermement pour en mettre plus dans mon 2 L. L'équation finale:

Matériel
-Un bac avec plus de surface que de hauteur, percé sur le couvercle et les côtés, dont les trous sont recouvert de tissu géotextile
-Un sac géotextile fermé rempli de roche prenant 1/4 de hauteur du bac, pour séparer les vers des liquides
-1/4 du bac rempli de terre non humide (2 L compactée, 4 L aérée)
Conditions environnementales
-Entre 0 et 30 degrés Celsius, à l'abri des intempéries
-La bonne habitude de:
1. Récolter les déchets de table dans un pot de 2L servant d'intermédiaire
2. Le vider dans le bac de compostage une fois par semaine
3. Vérifier l'humidité et l'odeur (si ça pue, il y a un problème!) du bac au moins deux fois par semaine, et remplacer le papier journal au besoin
Intrants
-Languettes de papier journal, pour absorber l'humidité (environ un journal de l'épaisseur du quotidien moyen par mois)
-Environ 2 litres de nourriture végétalienne par semaine (tout sauf les produits laitiers, la viande et les matières grasses), des feuilles mortes de plantes d'intérieur, etc. À deux (ma mère est virée semi-végétarienne par préférence alimentaire et peut-être un peu à cause de moi), nous générons 2 L (un bac de crème glacée Coaticook) de matières compostables par semaine, et c'est à peu près ce que mon pot masson plein de vers (au début) digère.
Extrants
-Papier journal mouillé
-Noyaux de fruits et tiges de plante (les vers ne mangent pas de bois)
-Après deux mois, 16L de nourriture ont été convertis en 2L d'humus, un terreau très riche, à vendre ou répandre! Le dépotoir et les émissions de gaz à effet de serre à Lévis ne s'en sont que mieux portés; imaginez si tout le monde compostait ses déchets de table à l'aide d'un service de collecte municipale!

Mot de la fin

Pour savoir où et comment composter selon la région dans laquelle vous habitez, je vous suggère de téléphoner à votre ville, puisque la gestion des matières résiduelles est de juridiction municipale.

Historique de ma pratique de compostage

2005-2006, 19 ans, McGill, résidence, puis Plateau Mont-Royal en mai


Dès l'initation, Radical Frosh, j'apprends que Gorilla Composting offre la récupération des restes de table. Je vais donc les déposer derrière les résidences d'en haut de la côte. À mon retour à la maison, à Lévis, je n'ai pas la possibilité de composter de façon communautaire, donc je laisse faire.

2006-2007, 20 ans, McGill, 1 1/2

Je continue d'aller déposer les matières organique que je produis derrière l'école de l'Environnement de McGill. J'assiste à un atelier sur le vermicompostage lors de la semaine Verte. Durant cet été-là, je navigue entre Québec et Montréal; commencer à vermicomposter aurait été difficile. De plus, en mon absence, la température dépasse les 30 degrés, donc les vers seraient morts.

2007-2008, 21 ans, McGill, colocation puis retour au 1 1/2

Comme Gorilla Composting a de la difficulté à redémarrer, et que le Centre de Compostage communautaire le Tourne-Sol ferme pour l'hiver, j'achète un kit de vermicompostage de Concordia, et le trimbale de peine et de misère jusqu'à l'appart que j'occupe alors près du Café Santropol. Je m'en occuppe un peu, mais il meurt durant les vacances de décembre à janvier puisqu'il ne pouvait pas respirer sous une autre boîte et près du calorifère. Je reprends mes vieilles habitudes et vais le déposer au Shatner.

L'été dernier, j'ai étudié jusqu'à la fin juin et le service de collecte était toujours offert par Gorilla Composting. De mai à juillet, j'allais et venais intensivement entre Québec et Montréal. Le mois d'août et début septembre, j'étais à Montréal. Avec autant de voyagement, j'en venais à la même conclusion que l'été dernier.

lundi 13 octobre 2008

Strategic Voting in context: the environment, Canada, politics...

Dear voter,

I do understand your concern. The strategic voting issue has been giving my consciousness a really hard time.

I am the Green Party candidate in Lévis-Bellechasse. The last Green candidate here has tried to make me encourage people to vote strategically. Around Quebec City, where most key/swap ridings are in the province, Bloc members have been offering Greens to step down to give them way. This manoeuvre has angered me, because it's not in plain mediatic sight, it's hidden, under-the-cover, it's depriving voters from choice.

I am a candidate in this election because I believe that politics is one of the many paths to save the planet. Just like you, I don't want a majority Conservative government. In the short run, it would be a threat for the environment in Canada. In the long run, a stronger Green Party means more parties will adopt our ideas, and the environment in Canada will benefit from it.

But there is more to me than the environment, my Green label or my country. At the world-level, everything breaks down to climate change. Bluntly and ecologically put, here is how I see the situation on Earth. In this day and age, the 6th great extinction, most great mammals are facing extinction. One of the few characteristics distinguishing us humans mammals from the rest of the animal kingdom is that we have the capacity to think in an abstract fashion, and thus to project ourselves in the future. Like our cousins, survival is an instinct that drives us to reproduction. We fear that our species wilI not last forever, under a threat called climate change. By burning stored energy to develop, we have influenced the regulatory schemes of the atmosphere. We humans fear the future as death; we fear the extinction of our species.

Now, how to cope with this dire reality? One can chose to deny it, as it is one of the process of grief. One can remain indifferent, and live business-as-usual. One can act. Action may be fuelled by emotion such as fear, guilt, or hope, or logical reasoning. The mindframe in which action takes place might be anywhere from negative to neutral to positive.

While my motivation is based on the cold-blooded reasoning above, emotion is my driver. Powered by hope, I act positively. Despite an imperfect democratic system, I use it in order to affect change. This is why I run with ideas, which once wildly borrowed and implemented, are good enough to save the planet, and ourselves with it. I sincerely believe that politics is a way to organize our long-term survival as a species.

I see further than myself, my province, my country; I think global. I think further than two to four years; I think in millions of years. I, Lynne Champoux-Williams, run under the banner of the Green Party of Canada in Lévis-Bellechasse.

Lynne Champoux-Williams
Candidate du Parti Vert du Canada dans Lévis-Bellechasse


Date: 03.26.1992
Title: CANADA/EARTH LIMB, MOON
Description: CANADA/EARTH LIMB, MOON STS045-601-47 CANADA/EARTH LIMB, MOON
ID: STS045-601-47
Credit: NASA Johnson Space Center - Earth Sciences and Image Analysis (NASA-JSC-ES&IA)

jeudi 24 juillet 2008

Agriculture urbaine et locavorisme

Vous excuserez mon absence durant deux longs mois. En mai et en juin, je prenais un cours d'été. En juillet, j'étais à Québec (Festival d'été, vacances piscine-famille en banlieue), à Montréal (travail au Festival Juste pour Rire), au Mont Sainte-Anne (travail au Vélirium, compétition internationale de vélo de montagne), à Lavaltrie (dans un chalet au bord du fleuve)... durant ces trois mois, je complétais un essai très en retard. En août, je serai à Montréal (recherche d'emploi, bénévolat Parti vert du Canada), à Québec (École d'été de l'Institut du Nouveau Monde, puis travail à Expo-Québec), puis à Montréal (recherche d'emploi, bénévolat Parti vert du Canada). Début septembre, je serai à New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, puis j'arrêterai de voyager pour un bout de temps.

Ce billet n'a pas pour but de vous tracer un pélerinage, mais est plutôt motivé par l'inspiration que m'a procuré ma visite chez ma grand-mère hier. J'ai déjà abordé la nourriture sous l'angle du végétarisme, mais jamais en parfaite admiration. Nous avons mangé des fèves, des concombres et une superbe tomate de son jardin. Quel plaisir que de cueillir d'abord le haricot, poilu sous les doigts, et qui ne requière qu'on souffle dessus pour le nettoyer! Toucher la tomate d'un rouge sombre, à la peau si différente de tout ce que l'on retrouve sur le marché, puis la couper, et finalement dédaigner le couteau pour mordre à pleine bouche, du jus dégoulinant coulant le long des commissures et sur le menton!

Moi, la fan de ma circulaire IGA, je note le moment auquel «sortent» tous les aliments locaux. J'ai mangé des cajeaux de fraises à 5$, mais au moment où les framboises et les fèves sortent, rien dans mon épicerie! J'ai de ce pas appelé mon gérant fruits et légumes, pour me plaindre de ne trouver que des fruits de l'extérieur du Québec. Apparemment, il n'y en avait pas sur le marché au moment où je me suis présentée (parce qu'on ne cueille pas les fruits quand il pleut). C'est donc visiblement un des désagréments de vivre en ville, de ne pas avoir accès aux fruits et légumes québécois au moment ou votre radio vous dit qu'ils sont sortis dans telle et telle région.

Qui n'aime pas la campagne du MAPAQ intitulée «Mettez le Québec dans votre assiette», que les publicitaires reprennent à leur tour pour mieux vendre leurs produits locaux?

Cependant, après trois années de lavage de cerveau environnemental à McGill, après avoir passé de l'état d'omnivore, au semi-végétarisme (avec poisson), au végétarisme (avec produits laitiers et oeufs), au quasi-véganisme (chez moi seulement), en y ajoutant l'équitable, le biologique et le local, les petites bêtes pullulent. Équitable contredit souvent local, puisque les produits certifiés équitables sont souvent des importations, mais quand c'est fait au Québec, on n'est pas supposé exploiter les gens, non? Et biologique, ben y'en a pas assez de disponible au Québec, puisque le syndicat qui domine en agriculture est l'Union des producteurs agricoles (UPA) et non pas l'Union paysanne. Donc je me rabats sur le local, avec toutes les difficultés que ça entraîne. Peu importe le label, manger en faisant attention coûte toujours plus cher, et ma maigre bourse en souffre.

J'ai donc mangé local et végétalien tout l'hiver, le printemps et l'été avec du végétarisme occasionel, et j'arrive au bout du rouleau; j'ai maintenant une déficience en fer pour la deuxième fois. Comment je le sais? C'est facile: je suis une femme, et une environnementaliste qui applique ses principes (donc je n'utilise pas de produits sanitaires jetables, seulement des serviettes sanitaires lavables et une coupe menstruelle). Mon cycle menstruel est trop léger, et je resterai menstruée jusqu'à ce que je sorte de mon anémie, pour tomber dans une hyperménorrhée, c'est-à-dire une mégamenstruation symptomatique de mon manque de fer. Je suis un peu découragée et je ne sais pas trop quelle valeur couper. La réponse facile serait d'aller m'acheter des pilules de fer à la pharmacie, MAIS VOUS AVEZ UNE IDÉE DU PRIX? Non, vraiment, il me faut soit rajouter une autre valeur dans mon alimentation (teneur en fer des aliments), soit rétrograder vers mon état omnivore. Au moins, mon véganisme non-strict ne me fait pas manquer de B12 (présent seulement dans les animaux ou leurs produits).

S'alimenter est si important (nous restons des animaux après tout) qu'il est étonnant que nous, occidentaux, puissions penser à nourrir nos chars (biocarburants, surtout éthanol de maïs) ou même vivre sans que notre industrie commerciale ne soit dominée par l'agriculture, alors que les pays qui en subsistent sont en crise (alimentaire). Parfois, je me dis que l'autarcie ou l'autosuffisance est envisageable seulement en vivant dans un écovillage. Maudit que je suis hippie.

samedi 3 mai 2008

Énergie et irresponsabilité

Hisashiburi! Ça faisait longtemps, en japonais.

J'aurais voulu écrire une entrée sur la crise alimentaire mondiale, mais je ne l'ai pas fait au moment opportun; l'inspiration s'est envolée.

J'aimerais plutôt partager ma déception face au phénomène du pas-dans-ma-cour, qui s'étend non seulement aux externalités environnementales négatives, mais aussi aux positives.

On a parlé du dépotoir de Lachenaie sur rive-nord de Montréal. Ces derniers jours, deux projets de développement éoliens font face à la résistance des citoyens. L'un se trouve en Montérégie, l'autre dans Charlevoix. Que ce soit de nuire à la santé ou gâcher des paysages, alors même que se déroule une commission de consultation sur la culture, les gens ne veulent pas que les sources de production d'électricité se retrouvent dans leur voisinage.

C'est dommage que plusieurs années après le Suroît, après l'opposition au port méthanier de Rabaska, la population québécoise ne réalise toujours pas le lien entre son mode de vie et ses conséquences (besoin d'électricité, production de déchets). Depuis les années 70, nous préférons plutôt développer des mégaprojets dans le Nord du Québec, loin des yeux et du coeur, malgré qu'ils touchent les communautés autochtone et leur mode de vie durable.

mardi 15 avril 2008

Générations et environnement

Il me brûlait, depuis un certain temps, d'écrire une autre entrée amalgame de pensées diverses me trottant dans la tête. C'est ainsi que je joindrai environnementalisme et générations humaines.

On ne cesse de revenir sur la chasse aux phoques de cette année qui a fait controverse avec le coulage d'un bateau remorqué par la garde côtière et les animalistes qui ont réussi à attirer l'attention (et réanimer la controverse) sur cette pratique, que ce soit par des déclarations ou des gestes. La remarque de Paul Watson comme quoi les milliers de phoques tués valaient plus que plusieurs vies humaines perdues semble en avoir choqué plus d'un; si l'on part du principe que les humains font parti du genre animal et sont donc égaux aux phoques, en terme de nombre, il a parfaitement raison. Ceci n'exclue pas l'empathie envers la perte de vies animales (ce qui inclus les humains).

Dimanche dernier, j'ai vécu toute une expérience. En bref, deux amis de mon père (Pierre et Paul) et moi sommes partis de Montréal vers Québec tôt dimanche matin. Passé Trois-Rivières, le moteur du VUS a sauté, et l'épouse de Paul est venu de Repentigny avec leur deuxième voiture pour nous accompagner jusqu'à Québec. Lors de ce voyage, j'ai mieux compris ce qu'a vécu mon père et sa génération lors de leur jeunesse, ce que c'est d'être un baby-boomer au Québec. Toute sa gang de cégep, des grands ados d'alors jouant au ballon-panier (basketball), venait de la classe ouvrière de l'est de l'île de Montréal, s'est marié entre elle (et l'est toujours!), est devenu la classe moyenne-haute actuelle, possède une maison en banlieue (Repentigny), aime tout ce qui a un moteur. Bref, ça m'a beaucoup certains films de Denys Arcand, surtout les Invasions barbares, et ça m'a aidé à accepter la situation de mon père.

Je trouve fascinant ces derniers temps de constater combien les médias et la population en général tisse des liens entre le prix de l'essence, l'éthanol de maïs et la crise alimentaire mondiale. J'ai fait des recherches, durant mes études, sur les biocarburants et les organismes génétiquement modifiés, qui me permettent de mieux comprendre la crise actuelle (je les attacherai ici lorsque je ferai le ménage de mes DVD). Bref, dans un monde interconnecté alors qu'on nous apprend à penser par silos, il est fantastique que le monde comprenne essence rare = montée des prix, donc alternative = éthanol de maïs mais maïs = nourriture donc rareté = montée des prix, donc crise alimentaire.

Comme dernière intervention, j'aimerais souligner combien les expressions que l'on emploie dépendent de notre génération. Je me suis retrouvée ce mercredi dans une réunion avec des anglophones adultes agés entre 35-50 ans, et j'ai appris au moins trois expressions nouvelles (que j'ajouterai éventuellement ici).

Vive la procrastination pragmatique!