lundi 22 août 2011

Mon premier BAPE!

En élève modèle que je suis, j'ai suivi la recommandation qu'a formulé mon prof d'ENV 717 Communication et gestion participative en disant un jour dans un cours:
Ben voyons donc! Y'a personne qui a déjà participé à une audience du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE)?
J'avais été à une séance d'information avec des amis (Dominique, Ronel et Jonia), donc ça ne comptais pas vraiment.

Quatre mois plus tard, je fais mes devoirs et me voici dans le superbe centre communautaire de Pessamit pour le Projet de poste aux Outardes. J'arrive cinq minutes en retard (en char, c'est facile de prendre de mauvaises habitudes...), j'hésite à m'asseoir à quelque part pour éviter de cacher quelqu'un et un monsieur me désigne une chaise. Il y avait 30 à 50 participants. C'était la première fois que je me sentais en minorité "blanche" (mes racines sont tout de même noires, amérindienne et irlandaises), donc j'étais un peu mal à l'aise au début. Mais en voyant combien les Innus qui étaient présents aimaient rire, je me suis sentie chez moi très vite.

La salle est très impressionnante. Plafond haut de bois. On entre, à notre gauche la table d'enregistrement (deux femmes), à notre droite les chaises permettant de s'asseoir discrètement. Une fois assis, on voit beaucoup de monde à l'avant: trois hommes d'Hydro-Québec (HQ, promoteur) à la gauche, les deux commissaires devant, quatre personnes ressources (deux du Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs [MDDEP, un homme, une femme], deux du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune [MRNF, une femme, un homme]), deux techniciens (son, micro), une sténographe.

Le commissaire a commencé par donner le déroulement de la rencontre, les règles, etc. Par la suite, le promoteur a présenté son projet. Ensuite sont venues les questions; seules cinq personnes en ont posé, mais la plupart plus que deux chaque. Évidemment j'en ai posée deux, parce que j'en avais plein (dont certaines frivoles pour lesquelles je me suis abstenues, comme des suggestions de pylônes différents ou un commentaire à l'effet que le 1% alloué à un/des organisme(s) de la communauté du programme de mise en valeur était calculé au début des travaux, pas après tous les dépassements de coûts :P).

Pendant toute la première moitié, je tremblais comme une feuille; j'étais tellement excitée à l'idée de vivre ce processus de consultation sur lequel j'avais appris dans mes cours (le deuxième étant ENV 705, Étude d'impact). Une fois la première pause prise, j'ai bu du jus d'orange (sucre rapide, YEAH mais mon pancréas NOOON sécrétion d'insuliiiine).

En gros, les questions ont porté sur l'absence de traduction simultanée innu-français, l'absence du fédéral (les éléments déclencheurs...), le volume de bois marchand et les traitements sylvicoles déjà réalisés (Abitibi-Bowater), le reboisement d'une ligne électrique, la compensation pour la perte d'une tourbière, à quelle demande énergétique le projet allait répondre (Chercher le courant a été cité!), l'utilité du poste, les retombées économiques dans la communauté, la possibilité pour la communauté d'avoir l'électricité gratuitement (hihi!), etc. Les commissaire ont fait du pouce sur la plupart des questions. C'était impressionnant de voir M. Fortin aller, rappelant aux gens de la limite de deux questions (après il fallait aller se réinscrire au registre) ou de s'adresser à lui, posant des questions complémentaires au promoteur et aux personnes-ressources. D'autres personnes d'HQ, du MDDEP et du MRNF étaient présents dans la salle.

Après 2h, nous avons repris une pause, puis les commissaires ont posé plusieurs questions. Un intervenant est revenu à la table, puis la séance s'est clôt, pour une durée de trois heures.

C'était le FUUUN! Je vais rédiger un mémoire, c'est sûr. Ça me divertira de mon essai :|. Je vais aussi encourager tous les organismes environnementaux de la région à le faire!

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