vendredi 11 mars 2011

Les syndicats et moi

Récemment, j'ai appuyé Rue Frontenac financièrement. Cela m'a amenée à me demander quelle était ma position (s'il y a lieu) envers le syndicalisme en général. Ce billet est loin d'avoir la prétention d'être analytique.

J'ai l'impression que je suis favorable aux syndicats en général. Je considère les associations étudiantes comme leur émulation en milieu universitaire, et j'adore en faire partie. Simplement dit, je suis fascinée par les regroupements d'humains en général et leur capacité à s'organiser (ou non), qu'ils soient groupes environnementaux, entreprises ou autres. Cependant, je considère avoir rarement été bien servie par les syndicats en général.

Si je consulte mon CV historique, ma première expérience avec un syndicat était lorsque j'avais décroché un poste de femme de chambre dans un hôtel de Sainte-Foy durant l'été de mes 17 ans. À mon entrée, je payais des cotisations syndicales, mais je n'avais pas accès aux bénéfices du syndicats avant un certain délai. J'ai très rapidement quitté l'emploi, n'ayant pas alors la force mentale nécessaire d'accomplir une tâche si répétitive; d'après mon expérience, le roulement de personnel pourrait justifier le paye-mais-bénéficie-pas, mais il reste frustrant.

J'ai aussi travaillé l'été de mes 19 ans pour le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Sans doute payais-je des cotisations, mais outre les abondants messages à caractère social s'adressant à une génération plus âgée que moi, je n'étais pas assez au fait du syndicalisme à l'époque pour m'en préoccuper.

Un poste qui aurait grandement bénéficié d'être syndiqué est celui que j'ai occupé dans une entreprise de récupération pendant les événements spéciaux durant l'été suivant. Bien que j'aie été parmi les moins exploité(e)s des employé(e)s, les lacunes en santé-sécurité (ex: travail sur des structures métalliques lors d'un orage) y étaient nombreuses; si quelqu'un avait été libéré de ses fonctions pour s'en occuper, alors les conditions de travail se seraient améliorées et l'entreprise aurait pu mériter ses prétentions de faire partie de l'économie sociale.

L'été dernier, j'ai travaillé au Réseau de transport de la Capitale, la société de transport de Québec. J'ai accepté de verser une cotisation au club social de l'entreprise, et j'étais syndiquée. Je n'ai obtenu ma convention collective qu'au moment où j'ai été la télécharger dans le portail de l'organisme responsable. Les Ressources humaines se sont étonnées que je ne leur ait pas demandé, et je me suis étonnée qu'elle ne me soit pas remise automatiquement au début de mon emploi, ou encore disponible dans l'Intranet. J'ai de la difficulté à distinguer club social et syndicat dans ce cas-là, mais pour une première fois, j'ai bénéficié de ma cotisation à ce premier en achetant des billets pour les Grands Feux Loto-Québec, que j'ai appréciés avec un plaisir coupable, bien au fait de l'ozone et des pièces pyrotechniques répandus dans l'atmosphère et l'eau.

Présentement, je travaille au composteur de l'Université. Je fais partie du Syndicat des employées et employés de l'Université de Sherbrooke, le SEESUS. Encore une fois dans ce genre d'emploi manuel, c'est plutôt la santé-sécurité qui me préoccupe. Après m'être blessée en octobre, j'ai été chercher et j'ai lu la convention collective. J'ai calculé la valeur de mon poste, qui était supérieure de 4$/h à ce que je reçois présentement. J'ai écrit à mon syndicat pour savoir ce à quoi j'avais droit. Je n'ai jamais eu de réponse. Je me suis présentée en personne à une réunion d'information, et j'ai appris qu'à titre d'employée étudiante, j'étais « exclue » de la convention collective par une lettre d'entente: j'ai le même salaire que tous les autres étudiants peu importe mes conditions de travail. J'ai parcouru le site Web du syndicat et je me suis rendue compte qu'il était contre le transport en commun gratuit pour les étudiants et la réduction du nombre d'espace pour les stationnements.

Bref, quand je fais partie d'un syndicat, je suis souvent exclue des privilèges de ce dernier, mais je le finance quand même. Quand je n'en fait pas partie, je suis souvent favorable à ce dernier. Un peu contradictoire, non?

Pour revenir au syndicalisme en général, cela ne m'empêchera pas de lire L'Aut' Journal, et d'être parfois en accord, parfois en désaccord avec les positions qui y sont défendues. S'il y avait un équivalent de droite distribué gratuitement, je le lirais aussi. J'attends vos opinions, vos éclaircissements sur les liens entre la santé-sécurité, comités sociaux et syndicats, etc.

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