mardi 30 novembre 2010

V comme 3RV

La valorisation. Le premier exemple qui vient en tête, c'est le compostage. C'est ce que peu d'entre nous faisons au Québec quand nous entretenons notre cloche à compostage dans notre jardin, ou que nous mettons nous résidus de table dans un bac brun.

Mon emploi n'est qu'un maillon de la chaîne: je suis préposée au composteur (photo en bas à gauche). Ce dernier se trouve derrière la faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke, derrière le K2.

Les prérequis de l'emploi sont les suivants: être en forme, vouloir travailler à l'extérieur sous toute condition, ne pas être dérangé par l'odeur ou la saleté. J'ajouterais être grandE, parce que sans escabeau, ce n'est pas possible d'atteindre la porte du composteur, ou encore de grimper sur les blocs de béton pour aérer le compost.

Lorsque j'ai postulé l'emploi, pendant l'entrevue, Stéphane Meloche, technicien en environnement et DD m'en a mis plein la vue en m'offrant une « ride » dans le camion électrique servant à la collecte des bacs bruns. J'ai été complètement fascinée par la vapeur se dégageant du composteur et des piles de compost (andains) de la plateforme de maturation, et par l'odeur qui me rappelait celle du saké (fermentation!).

Grosso modo, mes tâches sont les suivantes:

  1. Prendre la température dans le composteur, à l'extérieur, sur la plateforme de maturation;

  2. Vider les sacs de compost dans les bacs

  3. Déterminer d'où vient la matière;

  4. Peser les bacs;

  5. Calculer le nombre de sacs de matière structurante (ripe de bois);

  6. Vider les bacs dans le composteur;

  7. Ajouter la matière structurante;

  8. Transporter le compost sur la plateforme de maturation;

  9. Tamiser le compost;

  10. Saisir des données dans un registre;

  11. Garder les lieux propres.

J'utilise divers outils pour travailler, soit le composteur lui-même, un thermomètre électronique, une balance, une pelle, un aérateur, un balai et un râteau.

Ce que j'aime dans mon emploi, c'est que je gagne de l'argent en même temps que je fais de l'exercice, et en plus c'est sur le campus. Je tire aussi un plaisir certain à enfiler un uniforme pour se faire. Bien sûr, j'aime aussi faire partie du processus V pour valorisation. Par contre, c'est toujours difficile de voir la quantité de nourriture qui est gaspillée, soit par la cafétéria qui produit plus que la population étudiante ne consomme, soit par les étudiants en résidence qui laissent pourrir leur nourriture.

Immanquablement, je fais des découvertes en triant le contenu des bacs bruns. Je récolte au moins un petit sac de recyclage par quart de travail. Je suis toujours au courant de ce qui se passe sur le campus: une épluchette de blé d'Inde, le Pumpkin drop, un 5 à 8, Sherbroue qui brasse sa bière.

Vrai ou faux: tous les contenants vendus par la cafétéria sont compostables.

Faux. Les couvercles de café sont faits en plastique #6 (styromousse non expansé), et les sacs recouvrant les muffins sont sans doute du #4.

Vrai ou faux: la vaisselle compostable est entièrement décomposée sur le campus.

Faux: Après leur séjour dans le composteur et sur la plateforme de maturation, les ustensiles compostables sont encore apparents. Après le tamisage, ils sont envoyés à Sani-Estrie. Il en va de même pour les sacs biogo qui sont retirés dès le tri.

Vrai ou faux: le papier brun pour s'essuyer les mains est composté partout sur le campus.

Faux: pour l'instant, seul le Centre culturel participe à la collecte de papier brun. La raison invoquée est qu'en tant que matière structurante, le taux d'humidité de la ripe est prévisible, mais pas celui du papier brun.

Si vous voulez vous impliquer, dans le cadre d'un cours ou avec Campus durable, vous êtes les bienvenus!

Je vous invite à poursuivre votre lecture avec les articles suivants:

http://www.usherbrooke.ca/udes/journal/affiche/2008-2009-vol-2/no20/chroniques/?tx_igttnewsshared[tt_news]=4771
http://www.usherbrooke.ca/medias/nouvelles/actualites/actualites-details/article/11265/
http://www.usherbrooke.ca/medias/nouvelles/capsules-video/2010-04-19-les-chemins-du-compostage-a-ludes/

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