vendredi 2 avril 2010

Vélo et potluck: journée de rêve

Par un 2 avril 2010, la journée était, comme vous le savez, exceptionnellement chaude, à en battre des records (il a fait 26oC). Le comité vélo de l'Université de Sherbrooke avait organisé une randonnée à North Hatley. Il est né du comité de développement durable, Jean-Martin, Isabelle et quelques autres en font partie. J'ai retrouvé Benjamin du comité DD, Nicolas et Julien de l'AMEUS. Un mécano s'est assuré du bon gonflement des pneus de tous avant notre départ, et il fermait la marche.

Nous sommes partis une vingtaine du Parc Blanchard vers 11h20. Comme j'avais fait la randonnée trois fins de semaine plus tôt et que je connaissais le chemin, j'étais en tête. J'avais toute la misère du monde à "modérer mes transports", soit à ralentir. Heureusement, Isabelle, faisant partie du comité, était là pour me ramener à l'ordre. Nous nous arrêtions souvent pour attendre le reste du groupe, et nous devions retrouver des gens en chemin. J'encourageais les derniers qui nous rejoignaient, puis les autres se sont joints à moi. Aux intersections, Isabelle et moi bloquons la rue pour laisser passer le convoi.

Je vais essayer de vous faire vivre la route en détails. Nous partons du Parc Blanchard vers l'ouest, longeant la rivière Magog au sud, sur la piste cyclable asphaltée. Puis nous arrivons dans un quartier résidentiel où la piste cyclable est dessinée sur la chaussée. Il y a une petite côte à monter, puis à redescendre. Nous passons dans un boisé de feuillus pour traverser le pont cyclable/piéton aménagé sous la 410. Nous longeons maintenant la rivière Magog par le nord, et la piste cyclable est en gravelle. Quelques mini-vallons sont présents, ainsi que des petits ponts au-dessus de ruisseaux. Par la suite, nous rejoignons un autre quartier résidentiel, suivi d'une route solitaire près d'une industrie et du chemin de fer; nous arrivons à Rock Forest.

Je me rends compte alors que mon vélo cyclocross me distingue de beaucoup d'autres, bien qu'il y ait un bon inventaire de vélos hybrides, de montagne et de route parmi nous. La situation est inversée par rapport au moment où je faisais partie de l'équipe de McGill. J'étais alors la plus peureuse lorsque je faisais du vélo de montagne, et la plus lente lorsque je faisais du vélo de route (j'avais alors un hybride de performance, utile pour le commuting). Je devrais me rappeler cela pour être plus tolérante envers les autres.

Nous passons un chemin, puis arrivons à Magog. Nous repassons la rivière par un viaduc. Par la suite, nous empruntons quelques sections de la piste cyclable en poussière de pierre encore trop molles, ça monte, nous traversons des terrains privés avec des clôtures à vache. Vu l'état de la piste à cet endroit, nous décidons de ne pas passer par la base de plein air. Belle vue du Mont Orford encore enneigé. Nous nous heurtons à des clotûres pour empêcher les motoneiges de passer sur la piste cyclable asphaltée, près du chemin Ste-Catherine. Nous empruntons ce dernier jusqu'au chemin Blanchette, et j'ai là une idée de la vitesse à laquelle les participants veulent rouler.

À partir de là, c'est magnifique, jusqu'à North Hatley. Une longue montée débute cette section de la randonnée, suivie d'une courte descente, d'une petite montée et d'une looongue descente. Les paysages agricoles, des arbres morts énormes à un endroit précis, une côte en zigzag avec plein de points particulièrements dangereux clôt cette portion du trajet. Une portion très dangereuse de la piste cyclable (apic et en courbe) nous mène jusqu'à la route qui mène à North Hatley, que nous sommes tentés de dévaler sans freiner, mais une intersection en V en fin de course nous en empêche. Nous arrivons à North Hatley à 13h50, avec une vue imprenable sur le lac Massawipi et un belvédère-gazebo plutôt inutile trône près d'un pont qui enjambe le lac.

Nous avons fait une pause d'une heure, et retrouvé les gens qui devaient nous rejoindre. La plupart d'entre nous avions notre lunch que nous avons mangé sur le bord du lac. Gilles, un prof de plein air à l'UdS d'une soixantaine d'années, nous a chanté le refrain de O Sole Mio pour nous remercier de l'avoir laissé nous accompagner. Isabelle et Sam se sont saucés dans le lac, brrr!!! Après avoir mangé et rempli ma gourde (dans un resto très accommodant malgré ses boiseries), je suis devenue impatiente de repartir. Nous sommes repartis à 14h50. Une partie de la gang semblait ne plus suivre (Tom, Mylène, Julie et un autre), et là je commençais à être fâchée. On nous a invité à un potluck/barbecue à la Casa rue Ontario. Nous nous sommes séparés, puis nous sommes partis.

Un petit bout sur la route à North Hatley, puis nous avons rejoint la piste. Autre tergiversation à savoir si nous prenons la piste ou non puisque des barrières "Dégel" la ferment. Un seul membre de l'équipage nous quitte, un gars en géomatique, qui ne veut pas abîmer la piste. Le reste d'entre nous contournons la barrière pour partir. Je m'autorise à rouler vite pour un bout de temps, afin de dépenser l'énergie négative (l'impatience). Rendue à un certain chemin, nous concluons que la piste en poussière de pierre est assez ferme (molle en de rares endroits) pour nous permettre de continuer. L'alternative aurait été la route très vallonneuse que j'avais empruntée la dernière fois. C'est aussi une belle portion de l'axe des Grandes-Fourches, plane, avec vue sur la rivière Massawipi et des milieux humides de chaque côté. Sam est aller parler avec des canoteurs. À notre gauche, nous remarquons le centre de ski Montjoie, puis nous passons deux anciennes mines. Nous nous arrêtons estomaqués de voir un étang d'eau orange (du drainage minier acide?), puis nous nous rendons compte que l'eau se jette telle quelle directement dans la rivière Massawipi.

Jean-Martin se découvre un slow flat à ce moment, mais comme il n'a pas de clé à molette 15 mm pour défaire sa roue (et que le mécano n'en a pas non plus), il est impossible de le réparer. Quelqu'un va en chercher une dans une maison à côté.

Avec la bénédiction de Jean-Martin, nous repartons.Boris me suggère de ralentir mon rythme en se basant sur son odomètre, je crinque mes vitesses à fond et je me fais dire par la suite que c'est la vitesse que les gens préfèrent.

Je crois qu'il s'impose de faire des équipes par vitesse lors de la prochaine randonnée, de s'assurer qu'il y ait un guide avec un bon sens de l'orientation sachant lire une carte dans chacune des équipes, un mécano avec un kit de réparation de base et un secouriste avec sa trousse de premiers soins. De plus, chaque équipe pourrait s'échanger un numéro de cellulaire pour s'assurer de ne pas se perdre.

Nous arrivons à Lennoxville, dans le croche-de-la-mort-en-U sur notre carte. Plusieurs protestent que nous n'allons pas dans la bonne direction, alors que nous suivons pas à pas les pancartes vertes nous indiquant le bon chemin. Je n'en fais pas de cas, même si j'ai mes doutes. Je consulte la carte. Grosse côte près du golf, en plein dans des conifères puis descente asphaltée mais empoussiérée. Nous arrivons à Bishop's (donc dans la bonne direction). Un gars avec un accent français émet des réserves sur le chemin, je le rassure en disant que je suis déjà passée par là. Cette section de la route, jusqu'à Sherbrooke, est des plus agréables. Bien qu'en poussière de pierre au début, plusieurs petits virages et vallons et le milieu humide rend cette partie fort agréable. Nous arrivons ensuite à la section asphaltée, qui est tout simplement sublime, pleine de côtes moyennes à monter et descendre. Nous passons près d'un genre de carrière, puis à droite se trouvent deux rangées de clôtures, dont une avec des barbelés. On m'a dit que c'était une prison, par là. Finalement, nous arrivons près du viaduc de Galt, où nous nous séparons, pour mieux se retrouver vers 18h à la Casa Ontario.

Sam, Julien, Benjamin et moi traversons le pont Galt. À ma surprise, Julien et Benjamin (Sam a tourné je ne sais où) empruntent le trottoir. Julien nous quitte vers Belvédère, et Benjamin me quitte vers l'intersection infernale McManamy/Galt/etc.

J'arrive chez moi à 17h, incapable de monter St-Denis. Je prends ma douche fraîche, je me change, je vérifie les horaire de bus, je prends une brique de tofu, un poivron jaune et un oignon dans l'intention de les faire en papillote et je vais attendre l'autobus #16. Je m'étire en attendant.

La ride de bus elle-même mérite d'être racontée. Je n'étais jamais allée au nord de Portland; je n'avais donc aucune idée du feeling banlieu que ce coin-là donne. Deux garçons tanants en planche à roulette passaient la tête par la fenêtre. J'ai finis par leur dire que j'avais peur qu'ils se blessent.

Je descends à la fin du trajet, je marche un peu puis je reconnais les gens en train de jouer au frisbee dans la cour. Je vais donc les voir et j'apprends leurs noms (Éric, Tom). J'entre par la porte de derrière pour préparer mon met du potluck-barbecue. Je rencontre Mathieu, Émilie, Joey, Christian, Julie et Mylène. Je prends un couteau et une planche, et je me mets à pleurer en épluchant mon oignon. C'est probablement aussi parce je suis tombée en amour avec la maison, remplie de plantes et qui respire le zen. Elle me rappelle ceci. Après l'avoir coupé ainsi que mon poivron jaune, Julie vient me voir pour jaser, j'apprends qu'elle vient de finir son bacc en enseignement primaire. Elle se propose pour faire une marinade à tofu à base de gingembre, graine de sésame, tamarin, miel et huile de sésame. Un délice! Je laisse le tofu mariner et vais me chercher deux bières.

Lorsque je reviens, mes papillotes de légume sont en train de cuire, et mon tofu a mariné. Plusieurs autres personnes sont arrivées. Je n'ai pas jasé tant que ça, mais j'ai écouté beaucoup, car j'étais très fatiguée et j'avais faim et mal à la tête. Nous avons mangé une salade avec des pousses, une autre avec du quinoa et des fruits de mer, une salade de couscous, une soupe de betterave SUCCULENTE avec du yogourt, du végé-pâté maison (un classique des communes!), du bon pain beurré, des tofu-dogs, des sushis, de la fondue au chocolat noir avec des poires, des clémentines et des mangues, et certains ont mangé des trucs viandés. Je me suis assise au bord du feu et je m'en suis occupée un peu.

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