mardi 10 novembre 2009

L'animation scolaire et la conduite: péripéties

À deux reprises ce semestre, j'ai été tentée par la vulgarisation scientifique (les Débrouillards!!!) ou l'animation scolaire. La première fois, j'ai résisté car je magasinais mon bénévolat. La deuxième fois, j'ai appliqué, parce que je réalisais que je ne faisais pas grand chose en dehors des études. J'ai obtenu l'un des nombreux postes chez CHARMES, et je fais maintenant de l'animation scolaire sur les 3RV, la gestion des matières résiduelles.

J'avais toujours voulu développer cette compétence, souvent requise lors d'emplois d'été. J'ai donné un atelier à des jeunes de Katimavik sur les 4RVE cet hiver, j'ai passé un été à faire de la récupération et j'ai sensibilisé des McGillois aux 3R dans d'énormes classes (en anglais!), en plus de faire de la politique (dont un discours pourri devant 10 000 personnes) donc je savais déjà que j'aimais ça, bien que je demeure nerveuse lorsque je fais un discours préparé en public. Et je savais aussi que j'étais bonne pour jouer avec les enfants, puisque mes cousines se souviennent encore du scénario « tremblement de terre à la maison de poupée », lorsque j'avais retourné cette dernière à l'envers et changé notre perception collective du jeu. De plus, j'ai réussi à distraire une petite fille durant la moitié d'un vol de retour en Europe avec les images d'un livre sur les baleines, de l'origami, faire semblant de boire du thé avec elle, faire des faces, etc.

En plus des cours de communication avec Jean Malo dans le cadre d'un cours de la maîtrise en environnement, je participe à une simulation politique, le Parlement étudiant du Québec (PEQ) chez les Rouges. C'est donc dire que ma résolution personnelle de cette session est d'arrêter d'être nerveuse lors de communication orales!

À la suite de cette très longue introduction, voici comment s'est déroulée ma première demi-journée.

L'offre d'emploi était basée sur de l'animation au primaire et au secondaire. Le guide d'animation était basé sur des présentations d'1h30 avec des élèves du primaire. Cependant, j'avais à animer trois ateliers avec des enfants du préscolaire de groupes en accueil (communautés immigrantes), qui dureraient 30 minutes, donc j'ai passé beaucoup de temps à l'adapter. J'avais donc écrit un texte que j'ai chronométré et relu 3-4 fois, puis écrit les étapes en point de forme pour m'éviter de lire ou d'être perdue.

Le second défi pour moi était de conduire du bureau vers l'école alors que ça faisait très, très longtemps que je n'avais pas conduit (et que l'évaluateur de la SAAQ m'a traitée de mémère en mars lorsque j'ai passé mon examen). Ma superviseure Christine me dit que bien que je n'en aurai pas de besoin, les papiers d'assurance se trouvent dans le coffre à gant, ce qui me rassure. Comme d'habitude lorsque je recommence à conduire, je donne des coups de pédale. J'ai de la misère à tourner à gauche sans lumière sur Galt. Tout va bien, mais je crois que je retiens ma respiration. Je pogne un cul de sac!!! Je n'aurai pas le choix de passer par l'intersection malade Galt Ouest/McManamy/Kitchener que j'essayais d'éviter à tout prix. Je trouve l'école, j'essaye de me stationner en parallèle avec ce Jeep VUS géant: pas capable bien que j'aie en masse de place. Heureusement que les enfants dans la cour d'école ne me jugent pas!!! Je m'en vais effrontément me stationner par en avant dans le stationnement de l'école.

J'entre dans l'école des Quatre-Vents, je dis à la secrétaire qui je suis, elle m'accompagne jusqu'à la classe où Marie-Kim a laissé le coffre d'animation. Comme je suis 15 minutes d'avance, je prends le temps de me refamiliariser avec le matériel d'animation et de sortir ce qui est pertinent. Ça fait bizarre de voir que l'enseignante est assise sur une petite chaise, alors que les enfants sont groupés autour d'elle sur un tatami. Je prends le temps d'observer la classe. C'est mon tour, je m'installe.

Tout se déroule comme prévu, j'hésite un peu mais les enfants sont super-polis je les salues puis me présente et ils me saluent en coeur. Je deviens toute rouge, mais c'est la seule façon dont mon stress sort. Ils lèvent la main pour faire des commentaires même lorsque je ne leur pose pas de question. J'essaie le plus possible de faire parler ceux qui lèvent rarement la main. Je ne comprends pas toujours bien leurs réponses.
Durant l'activité plus interactive, l'enseignante prend le dessus et je me rends compte que je ne sais pas trop comment organiser le jeu ou susciter la participation. Au fil des trois répétitions de mon animation, j'explique mieux les règles, je mets des exemples pour aider les jeunes, je demande aux jeunes de m'expliquer avant de poser un geste. J'ai trouvé ça spécial lorsque j'informais aussi les professeurs.
Ma deuxième classe étant plus petite, c'est si bien allé que j'avais beaucoup de temps restant. J'ai été un peu prise au dépourvu, mais j'ai relu une activité en diagonale et pris le temps de me costumer pour faire diversion.
Ma troisième classe chahutait un peu! Je n'étais pas bien installée et trop près des enfants, donc ils touchaient sans cesse au matériel et n'écoutaient pas beaucoup. L'enseignante tentait de les discipliner. J'ai tout de même livré la marchandise, mais lorsque les enfants me demandaient pourquoi nous n'avions pas utilisé tel ou tel truc, je leur ai dit franchement que c'est parce qu'ils avaient été tannants.

Heureusement que le concierge m'a aidé à monter et redescendre le coffre d'animation et le mettre dans le coffre de la Jeep, car il est super lourd!

Au retour, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas tourner à gauche sur Galt au coin de Belvédère, donc j'ai fait un détour dans un stationnement pentu. Je suis sortie de ma voiture pour vérifier si les pneus étaient corrects (je ne suis vraiment pas habituée à l'empattement énorme et bruyant d'un Jeep VUS). Le reste était sans embûche.

Une fois le char stationné à CHARMES, j'ai commencé à décompresser, mais je n'étais plus lucide du tout (quelle belle impression pour mon employeure!). J'ai pris de grandes respirations en revenant pour ne pas pogner mal à la tête, puis me suis acheté du chocolat pour casser mon stress avec une rage de sucre. Pauvre pancréas!

Sur ce, je vais de suite planifier ma prochaine animation afin d'être encore plus confiante et moins stressée.

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