dimanche 2 novembre 2008

Les merveilles du vermicompostage d'intérieur


Du Vert en dedans: jardinage et compostage avec accès à la terre limité

En mai, mon député provincial (péquiste) dans La Petite Patrie, Nicolas Girard, distribuait des plants d'arbres (feuillus et conifères indigènes) et des graines de cosmos à ses électeurs. J'ai alors choisis un pin rouge car mes amies de Colombie-Britannique se sont plaintes du manque de vert à Montréal en hiver. J'en ai profité pour ensemencer mon carré d'arbre et j'ai fait plusieurs kilomètres à pied dans mon quartier pour acheter un pot de fleur et de la terre.

J'ai trouvé la terre à une épicerie bio dépassant le quadrilatère que j'appelle mon quartier à Montréal, mais le pot de fleur a été beaucoup plus difficile à obtenir; il n'y en avait ni aux supermarchés que j'ai visités, ni à la quincaillerie, et le marché public n'était toujours pas ouvert. J'en ai finalement trouvé un par hasard dans un Dollarama. Transporter le tout à mon appart sans véhicule ne fut pas une sinécure!

Pendant l'été, j'ai accumulé ma matière organique sans savoir quoi en faire; comme il me restait de la terre de mon aventure de plantation intérieure de pin rouge, je l'avais mise dans mon bac à compost. J'y ai jeté des fleurs coupées de la mi-juin et la nourriture en question, en espérant que la décomposition anaérobique s'y effectuerait.

Vers la fin août, la blonde de l'un de mes collègues cherchait à donner des vers rouges, et j'ai sauté sur l'occasion. Heureusement que j'ai ouvert mon bac de compost dans le couloir du bâtiment de mon studio, et non pas à l'intérieur de celui-ci (je n'ai pas de balcon, et le bâtiment donne sur le trottoir directement)! Il y avait d'énormes moisissures de la taille de champignons, et ça sentait le câlisse. J'ai enlevé le plus dégueulasse, et ajouté les vers.

Note sur la partie jardinage de l'aventure
Une fois fleuries, vers la fin août, les têtes des fleurs se sont sauvagement fait coupées par des gens qui voulaient profiter seuls de leur beauté! Mon pin rouge se porte très bien, mais sa croissance reste limitée par la taille du pot dans lequel il se trouve; le printemps prochain, je le transplanterai.

2008-?, 22 ans, Lévis, retour à la maison

Lentement, j'ai repris le contrôle de l'écosystème. Au début, le bac était dans la maison, mais très vite, nous avons eu un problème de mouches domestiques. Je l'ai donc entreposé dans le garage et j'ai recouvert les trous d'aération du côté du bac avec du tissu géotextile. La première fois que le sol a gelé durant la nuit, vers la mi-octobre, j'ai cherché un endroit où le garder dans la maison, et l'antichambre non-aménagé entre le bureau du sous-sol et le garde-robe en cèdre s'est avéré le lieu idéal.

Aujourd'hui, j'ai récolté le fruit de mes labeurs pour la première fois; de l'humus, des crottes de vers rouge. Je n'en suis pas revenue de la richesse et de l'humidité de ce compost, qui était tellement bien brassée par les lombrics que je devais la compacter fermement pour en mettre plus dans mon 2 L. L'équation finale:

Matériel
-Un bac avec plus de surface que de hauteur, percé sur le couvercle et les côtés, dont les trous sont recouvert de tissu géotextile
-Un sac géotextile fermé rempli de roche prenant 1/4 de hauteur du bac, pour séparer les vers des liquides
-1/4 du bac rempli de terre non humide (2 L compactée, 4 L aérée)
Conditions environnementales
-Entre 0 et 30 degrés Celsius, à l'abri des intempéries
-La bonne habitude de:
1. Récolter les déchets de table dans un pot de 2L servant d'intermédiaire
2. Le vider dans le bac de compostage une fois par semaine
3. Vérifier l'humidité et l'odeur (si ça pue, il y a un problème!) du bac au moins deux fois par semaine, et remplacer le papier journal au besoin
Intrants
-Languettes de papier journal, pour absorber l'humidité (environ un journal de l'épaisseur du quotidien moyen par mois)
-Environ 2 litres de nourriture végétalienne par semaine (tout sauf les produits laitiers, la viande et les matières grasses), des feuilles mortes de plantes d'intérieur, etc. À deux (ma mère est virée semi-végétarienne par préférence alimentaire et peut-être un peu à cause de moi), nous générons 2 L (un bac de crème glacée Coaticook) de matières compostables par semaine, et c'est à peu près ce que mon pot masson plein de vers (au début) digère.
Extrants
-Papier journal mouillé
-Noyaux de fruits et tiges de plante (les vers ne mangent pas de bois)
-Après deux mois, 16L de nourriture ont été convertis en 2L d'humus, un terreau très riche, à vendre ou répandre! Le dépotoir et les émissions de gaz à effet de serre à Lévis ne s'en sont que mieux portés; imaginez si tout le monde compostait ses déchets de table à l'aide d'un service de collecte municipale!

Mot de la fin

Pour savoir où et comment composter selon la région dans laquelle vous habitez, je vous suggère de téléphoner à votre ville, puisque la gestion des matières résiduelles est de juridiction municipale.

Historique de ma pratique de compostage

2005-2006, 19 ans, McGill, résidence, puis Plateau Mont-Royal en mai


Dès l'initation, Radical Frosh, j'apprends que Gorilla Composting offre la récupération des restes de table. Je vais donc les déposer derrière les résidences d'en haut de la côte. À mon retour à la maison, à Lévis, je n'ai pas la possibilité de composter de façon communautaire, donc je laisse faire.

2006-2007, 20 ans, McGill, 1 1/2

Je continue d'aller déposer les matières organique que je produis derrière l'école de l'Environnement de McGill. J'assiste à un atelier sur le vermicompostage lors de la semaine Verte. Durant cet été-là, je navigue entre Québec et Montréal; commencer à vermicomposter aurait été difficile. De plus, en mon absence, la température dépasse les 30 degrés, donc les vers seraient morts.

2007-2008, 21 ans, McGill, colocation puis retour au 1 1/2

Comme Gorilla Composting a de la difficulté à redémarrer, et que le Centre de Compostage communautaire le Tourne-Sol ferme pour l'hiver, j'achète un kit de vermicompostage de Concordia, et le trimbale de peine et de misère jusqu'à l'appart que j'occupe alors près du Café Santropol. Je m'en occuppe un peu, mais il meurt durant les vacances de décembre à janvier puisqu'il ne pouvait pas respirer sous une autre boîte et près du calorifère. Je reprends mes vieilles habitudes et vais le déposer au Shatner.

L'été dernier, j'ai étudié jusqu'à la fin juin et le service de collecte était toujours offert par Gorilla Composting. De mai à juillet, j'allais et venais intensivement entre Québec et Montréal. Le mois d'août et début septembre, j'étais à Montréal. Avec autant de voyagement, j'en venais à la même conclusion que l'été dernier.

1 commentaire:

Jean-Marc a dit...

Bonjour,

Le vermicompostage semble fonctionner vraiment bien! En effet, même si vous ne respectez pas parfaitement toutes les règles, ça fonctionne pareil! J'ai "hérité" d'un bac avec la litière pas vraiment bien préparée (trop petite) et l'alimentation des vers mal faites (trop de nourriture, pas enfouie dans la litière), mais les vers semblent quand même se porter à merveille depuis les 2 dernières semaines. Je m'assure juste que le tout reste bien humide pour que les vers restent bien confortables.

Les vers sont sensés manger à peu près leur poids en nourriture à chaque jours. Ce qui veut dire que les miens devraient en avoir encore pour a moins 2 semaines de nourriture ;)

Ça ne prend pas beaucoup de place, ça ne demande pas beaucoup d'entretien, et ça ne dégage pas d'odeurs.

Si vous voulez suivre l'évolution de mon installation, partager votre experience, ou demander des renseignements, n'hésitez pas à passer voir ici: http://www.spaggiari.org/blog6.php/Vermicompostage/

Peux-tu aussi m'indiquer où tu as trouvé ta "tissue" (Ou membrane) pour couvrir les trous? Car mes vers ont la vilaine tendance à se retrouver dans le bac de récupération du "jus", et je dois les ramasser à peu près tous les jours pour les remettre dans la litière.

Et pour le moment, contrairement à toi, je n'ai pas eu de problèmes d'odeurs ou de mouches. Les bacs sont "cachés" derrière la causeuse dans le salon.

JM