jeudi 4 septembre 2008

Faune montréalaise

Wow. Je suis sortie avec trois politiciens ce soir. J'ai fait une incursion dans le monde des hommes mâles machos qui prennent les femmes pour des objets, mais contrairement à Dawson, à part me sentir scandalisée à répétition mais curieuse d'en savoir plus, je n'ai pas voulu m'isoler, me les mettre à dos et fuir dans la chaleur humide et maternelle d'une sororité gau-gauchiste socialiste.

Je vais omettre certaines informations afin de ne pas identifier les hommes en questions, mais ils sauront bien se reconnaître, et certains sauront bien deviner qui ils sont.

Nous trouvant dans le Vieux-Montréal, A et B avaient dans l'idée un bar auquel sortir. Magiquement, nous avons rencontré C sur le chemin que A et moi connaissions. Nous avons erré un peu avant d'aller porter un objet au bureau de B que j'ai visité avec un enthousiasme morbide. Déambulant un peu plus, C a récité le clip Johnny-Boy des Têtes à claque puisque le Café des éclusiers se trouvait dans le même quartier. Nous sommes arrêtés dans un bar chic et moderne prendre l'apéro: un kir royal et trois mojitos (depuis le temps que je voulais essayer ça!). Nous avons jasé politique et vie personnelle. C me dérangeait un peu avec son pied (je sais pas si c'était un code de bar que j'ignorais), mais je l'ai remis à sa place (mon pied et le sien). Malheureusement, j'ai dû caler mon apéro que je ne buvais pas assez vite et ça m'a rendue pompette. Le tout a coûté 55$!!! J'ai donné tout ce que j'avais sur moi à B qui a réglé l'addition avec sa carte une fois que A et C ont contribué.

Nous sommes ensuite allés dans un bar (d'un hôtel!!!) où il y avait beaucoup trop de monde. Moi dans ma jupe longue pas assez fendue (qui entravait ma marche et me consignait à un rôle traditionnel de femme non-émancipée) et mes souliers plats (trop usés), sans bijoux et trimbalant un sac à ordi plein et une grosse boîte, je faisais vraiment à part. Je m'en foutais pas mal, et j'ai jasé avec C (qui a semblé sauter du « je me comporte moi aussi en gars macho » au « je fais attention à Lynne » au cours de la soirée). Un appel familial m'a interrompu et j'ai commencé à raconter d'un ton dérisoire l'attitude des gens au bar.

Alors que le troisième arrêt de la soirée s'en venait (l'objectif no 1), j'ai piqué les clefs de A pour aller chercher mon lunch (un deuxième sac) que j'avais laissé dans son véhicule stationné à une station de métro de distance. En revenant vers le 701 Place d'Armes (encore un bar-hôtel, mais cette fois-ci avec une terrasse sur le toit oh-ho!), j'ai vu des policiers en shorts et j'ai été obligée d'attendre en bas que la terrasse qui menaçait de s'effondrer sous le poids de la limite d'occupation défoncée se vide un peu. Tannée, j'ai appelé A sur le cellulaire de B (juste pour le fun) pour qu'il vienne chercher ses clefs en prenant l'ascenseur. J'ai sacré les clefs dans la main de A et suis foncée aux toilettes. Celles-ci faisaient dur comparé au bar précédent avec de belles grandes portes complètes et hautes fermant correctement. C m'avait galemment attendu et nous avons pris le métro ensemble, ce qui a rassuré ma personne-Cendrillon puisque le soleil était couché. Nous avons eu une belle discussion pour clore la soirée.

Les échanges masculins dont j'ai été témoine m'ont éduqués à une réalité que j'ai peu ou proue expérimentée durant ma jeunesse (!). Mon secondaire a été consacré à être antisociale, ou sociable avec les amis de mon chum dans son appart, le tout arômatisé à une substance que le Parti Vert veut légaliser. Comme j'habitais en banlieue, que j'allais au cégep en ville et que je ne voulais pas apprendre à conduire, ma sociabilité s'est encore une fois traduite chez mon chum (un autre, qui possédait un char) et en ville avant la dernière bus avec ses amis. À l'université, ma première année en résidence était un party permanent chez moi. Je ne suis pas sortie. Ma deuxième année était plus isolée, mais j'ai commencé à m'impliquer à fond. Être sociable sur le campus me suffisait, et j'allais dans les bars pour les rencontres des Verts. Je suis sortie (si peu!) avec mon chum (un autre) durant la deuxième session. J'ai sorti un peu dans les bars avec ma gang de travail une fois mon deuxième été terminé. En troisième année, ma première session était sur le Plateau, et je suis sortie beaucoup chez des amis pour faire le party. Ma deuxième session était trop rock'n'roll pour que je sorte.

C'est donc dire que de voir A et B, qui comme je le croyais avait des traits en commun (autre que le machisme), ainsi que C au début de la soirée, se lançaient des commentaires sur telle et telle fille et autres remarques salées, m'a scandalisée quelque peu. Lorsque j'ai compris que le but de leur sortie au bar était de regarder, se faire regarder, cruiser, et si libre, finir au lit avec quelqu'un, ça m'a stupéfaite. Mes parents ont été mariés par amour pendant 25 ans, et ma soeur et moi avons un idéal d'amour romantique qui exclut le sexe sans amour préalable. Le contexte était donc nouveau pour moi et très intéressant à observer, ce qui a donné lieu à ce blogue sans fin.

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