mercredi 3 septembre 2008

Entrevue des cinq candidatEs à Christiane Charette

Mercredi 3 septembre 2008 à 9h AM: Entrevue des cinq candidatEs à Christiane Charette

J'arrive un peu en retard à la Maison de Radio-Canada à cause de la STM qui ment sur ses points de vente, la difficulté subséquente à obtenir des billets de bus et le métro qui prend du temps à refermer ses portes.

Je croise Anne Lagacé Dowson (candidate du NPD dans Westmount – Ville-Marie) en conversation avec quelqu'un d'autre sur la terrasse, Marc Garneau (candidat libéral), l'air songeur sur un banc près de l'entrée. J'entre juste à temps pour voir Claude (candidat Vert, mon employeur) demander à la réception le chemin vers le studio 18.

Première impression de Radio-Can: belle déco malgré le béton omniprésent. Le studio est dans un sous-sol malgré l'énorme tour!

Un petit intermède à l'histoire; lors des débats au YWCA de jeudi dernier, j'ai évité de me retrouver à la même place que tous les candidats en même temps alors qu'ils parlaient de façon informelle avant leur débat, trouvant trop idéologiquement bizarre qu'ils socialisent étant adversaires. Là, j'ai baigné dans leur mélange.

Charles (Larrivée, candidat bloquiste, un ami et collègue mcgillois) est déjà assis dans un salon dans un corridor où l'on retrouve une télé sur la caméra de circulation du Vieux-Port/ le centre météo de Radio-Can/la radio de la Première Chaîne, un piano (!) ,une fontaine, et caché dans un coin, une machine à café. Un membre de sa famille (une tante?) est venu le voir et lui souhaiter bonne chance.

Claude et moi prenons place, Charles et lui engagent la conversation. Arrivent Marc Garneau, Guy Dufort (candidat conservateur) et leurs aide respectifs. La discussion s'élargit pour les inclure. Garneau et Dufort se lancent des piques en relatant les caricatures de journaux critiquant le parti de l'opposant. Dawson passe en coup de vent mais ne s'arrête pas. Dufort décharge ensuite plusieurs moqueries, niaisant Charles sur son âge en disant que c'était peut-être la première élection où il pouvait voter, critiquant l'image mauvaise de la caméra, à quoi j'ai répliqué que c'était du smog. J'ai tenté d'appuyer ma déclaration en disant que ce matin-là à Saint-Léonard, le ciel était grisâtre, mais il m'a interrompu en lançant que St-Léonard n'était pas vraiment Montréal. Son front m'a bouche bée.

Me sentant en minorité (Claude, Charles, Garneau, Dufort, leurs aides de camp étant tous des hommes), j'ai constaté l'absence de Dawson et ai dit que je la ramènerai pour me tenir compagnie en tant que femme. Je ne l'ai pas trouvée.

Dufort et Garneau ont continué de jaser ensemble, l'aide de camp de Dufort est venu écouter la radio avec moi et Claude et Charles ont poursuivi leur discussion. Dufort nous a surpris par un accord au piano, la conversation s'est ramené sur la musique et Charles a dit jouer de la batterie, Claude s'est exclamé qu'il aimerait bien apprendre, et Dufort nous a informé de l'existence d'un band composé de Parlementaires à Ottawa. Charles a demandé si tous les partis étaient représentés, mais Dufort a répliqué que le Bloc n'en faisait pas partie. Quelqu'un a lancé à la blague que les candidats devraient formé un groupe une fois les élections terminées, et je me suis esclafée de rire.

Un employé du studio 18 nous a offert de l'eau ou du café. Claude, qui avait suivi le café à la source en voyant un technicien en ramener dans son studio, a été déçu de voir qu'on ne lui offrait pas une bouteille complète (lui qui boit des cruches entières lorsqu'il débat). M. Bernard Faucher, chef recherchiste de l'émission Christiane Charrette, nous a ensuite accueilli et invité à venir en studio.

Une fois entrés à la régie du studio, j'ai constaté que Dawson, dès son arrivée, s'était isolée avec son aide de camp (un homme!!!). Nous avons écouté le reporter (nom) et Bernard Faucher parler des candidatEs sur le terrain, mentionnant Garneau, Dawson et Dufort, puisque Charles n'était pas disponible pour faire du pointage pour son reportage à Dimanche Magazine (qui nous a TOTALEMENT omis, nous les Verts). La régie faisait face au studio, vitré, et Christiane Charrette face à la régie, Ali... et Faucher était dos à la vitre. C'était plutôt bizarre de voir Faucher et Ali... parler des candidats et d'observer les poker face des candidatEs ne réagissant pas à leurs commentaire. Ali... s'est sauvé pendant l'intermède et M. Faucher est sorti pendant que les candidatEs prenaient place dans le studio.

Écoutez l'entrevue.

Encore une foix, être présente en personne lors de la méga entrevue (ce n'était pas un débat) n'avait pas de prix. Je pouvais voir la réaction live des aides de camp et des employés du studio aux propos tenus.

Les candidatEs n'ont eu droit qu'à 25 minutes. C'était trop peu pour des questions profondes de la part de Christiane Charrette, qui y est allée de façon cinglante pour chaque candidatEs, et un peu trop complaisante à mon goût pour Dawson, son ex-collègue de la VOA radio-canadienne. J'ai remarqué, après une série d'entrevue radiophoniques, que les animateurs, journalistes et autres semblent se croire obligés d'être virulentEs afin de démontrer leur impartialité. Après deux débats (remportés par Claude), les politiciens en herbe étaient touTEs assez échauffés pour vouloir se lancer des bêtises malgré le caractère non-débatif de l'entrevue. Dawson et Claude ont été les plus agressifs mutuellement, Claude rabattant le caquet de Dawson en s'exclamant que tous les candidats étaient des gentlemen lorsqu'elle a lancé son « Anne and the boys » pour la ènième fois, Dawson, en sa qualité de NPDer frue, a souligné l'emploi du prénom entre Claude et Charles (qui sont allés prendre un verre après le débat jeudi passé, ce qui a fait un velours intestinal à un coin bizarre de mon cerveau qui a vu dans cette rencontre une rencontre idéologique entre l'homme pour lequel je travaille et un ami, entre les Verts et le Bloc), et Dawson a répliqué à la déclaration de Claude comme quoi les Verts étaient les seules à rendre leur programme entièrement disponible en ligne, et l'a attaqué sur son cottage au Vermont, ce que Charrette a repris en écho. Après ça, les candidatEs ont tous et toute fait les bébé-lala en se vantant d'habiter plus la circonscription les uns que les autres. À souligner, la nervosité de Charles et Marc Garneau qui a répondu au défi lancé en régie de corriger l'électeur entendu en train de déclarer qu'il était allé sur la lune.

La radio fut une expérience généralement bien différente des débats. En débat, Charles était aussi nerveux, Garneau était ennuyant et monocorde, Claude volait la vedette en se promenant avec le micro, Dawson fixait une direction d'un regard vide et Dufort regardait vers le bas, s'attardent sur des faits simples. À la radio, touTEs se combattaient pour avoir du temps de parole.

C'est donc dire que les candidatEs ne peuvent être correctement comparés avec un seul mode de communication, une langue, un CV. Je m'amuse à les ordonner par position dans le parti, emploi, anglais, français, débat, radio, couverture médiatique, mais il reste que je ne les connais pas au niveau personnel; je ne saurais donc pas quelle personnalité ferait le ou la meilleurE députéE. Une chose est sûre, je suis biaisée.

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