vendredi 29 août 2008

Masse critique: cyclisme

Dernier vendredi du mois d'août, 17h. Après une dure journée de labeur où j'ai été récolter des journaux locaux dans toutes les mairies des cinq arrondissements/villes que comprend Westmount - Ville-Marie (soit Outremont, Notre-Dame de Grâce-Côte des Neiges, Westmount, Ville-Marie et le Plateau Mont-Royal), je me ramasse au carré Philips, que je croyais trouver près de Concordia, mais qui est au coin de Union et Sainte-Catherine (près de la station de métro McGill, du Future Shop, et de l'Église St. James). J'observe lentement les cyclistes s'agglomérer sur la place (dont des unicyclistes assez impressionnants), je regarde les pancartes électorales. Des policiers à vélo prennent un coin du carré. J'avais invité mon candidat, Claude Genest, à venir mais il ne s'est pas présenté. Vers 17h30, l'heure de départ indiquée sur le site Web, je vais aborder un monsieur avec un gilet d'un ton vert éclatant sur lequel se découpe un vélo blanc. Je lui avoue mon ignorance, et il m'initie aux règles non-écrites de cette tradition montréalaise
1- Tous et toutes sont égaux dans la décision du trajet, mais ce dernier est généralement tracé par ceux et celles à l'avant du peloton
2- La rotation et la sécurité s'effectuent par des gens qui empêchent les voitures de briser la masse en se mettant devant (sur les côtés de la masse)
3- On s'arrête aux feux rouges mais pas aux stops, on respecte les sens uniques
4- Ça commence toujours en retard
5- Les masses critiques se déroulent toute l'année
Je rencontre un ami (sur tandem) que je connais par l'équipe de cyclisme de McGill, on jase un peu. Arrivent des personnes qui ont une remorque, dont deux avec un système de son (!), l'autre avec une plateforme qui sert à de petits déménagements (!!!). Les points d'exclamation traduisent mon admiration devant tant d'ingéniosité. Des membres de Greenpeace, des gangs d'amis, des hommes d'âge mûr, des colocs, les cyclistes et leurs machines sont très hétéroclites.
Vers 18h, un sans-abri trilingue que j'ai connu par le Consortium Écho-Logique quand j'ai travaillé à Juste pour Rire et parce qu'il fréquente plusieurs événements Verts propose de rendre hommage à la piste cyclable Claire-Morissette sur Maisonneuve. Personne ne soulève d'objection ni d'autres idées. Un trailer à radio démarre, et c'est parti. Nous descendons Union, puis tournons vers l'est sur René Lévesque. Nous sommes tellement que nous faisons la largeur totale du boulevard et un bloc de long!!! Pendant 1h30, nous avons réclamé la rue à basse vitesse. En tout, nous avons arpenté le centre-ville sur Maisonneuve, Sainte-Catherine, Sherbrooke, avons été faire un tour sur le campus de McGill pour aller se moquer des débauchés, sommes montés sur Parc, Prince-Arthur, Saint-Laurent, puis Mont-Royal, moment où j'ai quitté la masse critique.
Au coin de McGill College et Sainte-Catherine, nous nous sommes arrêtés, avons soulevé nos vélo, sommes morts (die-in) pour symboliser les conséquence parfois mortelles de la cohabitation, les unicyclistes niaisaient et je me suis écorché un genou tout en me tordant de rire.
Les divers slogans scandés était "Vive la Vélorution!" et des variantes, "On est pas dans le traffic, on fait le traffic!" et le traditionnel "À qui la rue? À nous la rue!" avec les traductions anglaises. Certains slogans anti-auto étaient trop négatifs pour moi, et un cycliste a trébuché sur une autre lors d'un arrêt, les entraînant sur le sol. Une chanson a particulièrement marqué les cyclistes qui entouraient un de nos juke-box ambulants avec le plus gros iPod (plus de tounes!), et c'est "Dans Paris, à vélo..." de Joe Dassin.
J'ai retrouvé un autre étudiant de McGill par hasard, et échangé avec d'autres participantEs. J'ai essayé un peu toutes les positions dans la masse. J'ai crié à qui mieux-mieux, ébauché un discours sur les rails de tramway enfouis sous Sainte-Catherine et notre intention de les déterrer, et poussé un très absurde "Vive la carte Opus!" parce que j'avais écouté les unicyclistes décrire son avantage et que ça sonnait bien, ce qui a fait réagir un gars de Greenpeace.
Ce n'est qu'en quittant la masse que je me suis rendue compte combien le sentiment de sécurité et l'euphorie subséquente qu'elle procure est différent du vélo-solo. Au cours de la promenade, je me suis bien rendue compte de combien j'en avais manqué des trucs en trois ans d'habitation à Montréal sans participer à ces rassemblements!
Si vous êtes à Montréal, soyez sûrE de participer au die-in de la Journée sans voiture le 22 septembre prochain.
J'ai finalement profité de ce blogue pour répertorier les auteurs qui écrive sur le vélo à Montréal.
Masse critique ; Montréal à vélo ; À vélo citoyens ; Rouler à vélo
Bien sûr, je pourrais lister les coop cyclistes, etc. mais ce sera pour une autre fois...

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