dimanche 30 novembre 2008

Lettre ouverte à Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean

Comme je n'ai pas trouvé comment rejoindre Madame/Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, C.C., C.M.M., C.O.M., C.D. gouverneure générale du Canada par courriel (et que je ne veux pas envoyer de lettre papier), je vais publier ma lettre ouverte appuyant un gouvernement de coalition ici.

Madame la très honorable Michaëlle Jean,

Je vous écrit humblement afin d'appuyer votre prise de décision quant à la formation d'un gouvernement de coalition ou le déclenchement d'élections suite à un vote de non-confiance par l'opposition à la Chambre des Communes.

C'est vers la fin août que j'ai appris, d'un ami qui a étudié la science politique, qu'il vous aurait été possible, selon la Constitution canadienne, de refuser de déclencher des élections suite à la demande de M. Harper (puisqu'il enfreignait ses propres lois), et de proposer par la suite à plusieurs partis de l'opposition, dans le contexte minoritaire, de former une coalition pour gouverner le pays. Comme je travaillais pour un candidat à l'élection partielle dans Westmount - Ville-Marie, je souhaitais fortement que des élections générales ne soient pas déclenchées, puisque cela a eu pour effet de recentrer l'attention médiatique (qui était déjà très difficile à acquérir vu la saison estivale) vers le Canada en entier.

Les élections générales ont été déclenchées avec les résultats que l'on connait: 37,6% des votes au Parti Conservateur, 26,2% aux Parti Libéral, 18,2% au Nouveau Parti Démocratique, 10% au Bloc Québécois, 6,8% au Parti Vert et 0,7% aux indépendants. http://enr.elections.ca/National_f.aspx. La répartition des sièges à la Chambre des Communes surprend; le NPD a obtenu un pourcentage plus élevé des votes, mais moins de députés que le Bloc Québécois. Et le Parti Vert, avec 6,8% des suffrages, n'a obtenu aucun siège, tandis que deux indépendants sont maintenant députés!

Comme vous le savez, ça brasse à la Chambre des Communes, parce que le gouvernement conservateur minoritaire a voulu passer au vote sur un énoncé qui abolirait le financement public des partis politiques fédéraux, empêcherait les fonctionnaires fédéraux de faire la grève et ne contient pas de mesures interventionnistes pour redresser l'économie.

Les électeurs, de leur côté, souffrent de fatigue électorale, avec 59,1% des électeurs inscrits sur la liste ayant voté le 14 octobre dernier. De plus, le Québec est en élection depuis la fin des élections américaines, et le taux de participation risque d'atteindre des profondeurs inégalées.

Il y une alternative à décourager plus les électeurs de notre système électoral de scrutin uninominal à un tour qui pénalise la diversité des partis, ou le vote par conviction. En attendant le recours judiciaire contre le Directeur général des élections du Québec qui sera entamé dès le 9 novembre, ou encore les résultats du référendum de mai 2009 en Colombie-Britannique sur un mode de scrutin proportionnel, une autre voie d'avenir, une autre lueur d'espoir serait la formation d'un gouvernement de coalition.

Lorsque le gouvernement minoritaire ne cherche pas le consensus, seule une coalition de députés aux partis et opinions divergents peut mener à bien le pays, spécialement alors que la récession pointe le bout de son nez. Par le passé, nous avons eu de tels gouvernements, et ça n'a pas changé le monde. Sauf que... j'ose espérer que le contexte actuel soit différent. Que la perte de confiance des électeurs en la démocratie de leur système électoral mettra assez de pression sur tous les députés fédéraux pour qu'ils et elles aient le goût de retrouver la légitimité de leur siège et veuillent rétablir la confiance de leurs électeurs en l'impact de l'exercice de l'un de seuls moyens de participation à la démocratie: aller voter.

Pour éviter de nouvelles élections, essayons un gouvernement de coalition.

Merci de votre attention.

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