mardi 13 mai 2008

S'électioner/electioneering

(English version to come, maybe?) Il semblerait bien que mon esprit me tienne en otage jusqu'à ce que j'expie ma journée d'hier, et que plusieurs heures après les faits, il faille que je la ressâsse sur mon blogue (et que je manque mon cours de russe pour la première fois).

Je ne pourrai m'empêcher de comparer cette dernière élection provinciale partielle à mes autres expériences précédentes. Depuis ma majorité, il y a eu 1 élection générale (mars 2007) et 6 partielles au provincial, 1 élection générale (janvier 2006) et 4 partielles au fédéral. J'ai participé respectivement à la dernière générale provinciale en tant qu'employée du DGEQ (secrétaire de bureau de scrutin) et Bourget était la première partielle à laquelle je contribuais. Au fédéral, j'ai participé à London North-Centre en novembre 2006 plutôt que Repentigny (parce que cette dernière était difficile à rejoindre et que toutes les ressources étaient centrées vers la première). Le fait de voter dans chacune des élections générales m'a amené à m'investir par la suite dans le parti qui correspondait le mieux à mes valeurs. Les partielles ont été des plateformes d'expérience incroyables.

À London North Centre, Benjamin Rankin, Kyle Bailey, Michael McBreen et moi avons loué une voiture pour partir vendredi midi et arriver à London, Ontario le soir. Nous avons alors soupé puis emménagé dans la méga-maison qu'avait loué Elizabeth May dans une circonscription voisine. Le samedi et le dimanche, nous avons fait du pointage en porte-à-porte et du remplissage de bases de données. J'ai adoré le porte-à-porte (j'en fais depuis que je suis toute petite, que ce soit pour l'Halloween, le judo ou pour mettre ma tête à prix pour Leucan) qui nous a fait découvrir respectivement les quartiers barricadés ultra-riches et conservateurs, les banlieues libérales et les maisons d'ouvriers dipper, malgré mon anglais alors moyen, et je n'ai pas trop détesté apprendre à utiliser la BD. Nous sommes restés le lundi (malgré nos plans et l'école, à cause de l'insistance de E-May) pour faire sortir le vote sur le campus universitaire, puis pour le party de victoire.

Le tout a grandement influencé ma perception de la politique, et m'a donné goût à cette piqûre d'adrénaline collective. Mes attentes étaient donc hautes pour le jour-J de l'élection partielle du lundi 12 mai 2008 dans Bourget, Pointe-aux-Trembles et Hull. Lorsque je suis arrivée au local d'élection de Bourget, j'ai été déçue de voir qu'on m'avait assigné au téléphone (et pas à la relève de liste, que j'espérais pouvoir faire à vélo si personne n'avait de véhicule). Par la suite, nous avons dîné puis mis les listes d'électeurs par bureau de scrutin à jour. Plusieurs bénévoles interrogeaient nos supérieurs à savoir quoi faire dans tel ou tel cas. En début d'après-midi, nous avons commencé à appeler. Ce fut une épreuve pour moi, un peu trop émotionnée par les difficultés techniques des appels (son mauvais, pas de réponse, répondeur, personne bête ne comprenant pas la question). J'étais devenue pessimiste, excécrable pour mes collègues à me plaindre et à geindre, et prête à tout abandonner, mais l'abondance de bouffe gratuite, l'ennui d'une longue pause et l'impossibilité de faire mes devoirs m'ont redonné de la persévérance. Une fois de la procrastination active complétée, en fin d'après-midi, je me suis ancrée à un poste de travail et j'ai commencé à avoir du succès; les gens répondaient, je réessayais lorsque je n'avais pas la ligne et ça fonctionnait. J'ai commencé à interagir positivement avec mes collègues (blagues, conseils, réceptivité), à faire plus que ce qui m'était assigné et à pousser les autres au travail.

Une fois la période de vote terminée, alors que nous étions réuniEs devant la projection de RDI en direct sur un mur, bouteilles et cannettes de bière à la main, toujours sous impulsion d'être active, j'ai distribué des t-shirts qui traînaient dans une boîte aux arrivants. Je me suis rendue compte qu'ils avaient un coût et que les bénévoles avaient eu droit à de la bouffe gratuite comme rémunération (quoique je n'ai pas pensé au fait que certains d'entre mes collègues ont donné durant toute la campagne). À tout hasard (pour l'avoir déjà fait lors d'un souper au Commensal de Saint-Denis avec David Chernushenko et avoir vu les talents de leveur de fond de Jim Harris à l'oeuvre), j'ai donc suggéré aux gens qui en avait accepté un don optionnel de 5$, sans trop savoir leur valeur. J'ai réussi à recueillir tout près de 100$. Ceci m'a donné l'idée de demander à Daniel Breton, de QuébecKyoto, s'il connaîtrait des environnementalistes riches prêts à donner pour une bourse environnementale à McGill. Celui-ci m'a rappelé le premier anniversaire de mon discours de représentation du Parti vert du Canada à la marche du jour de la Terre/Kyoto le 22 avril 2007.

Bref, comme au congrès où j'ai fait de mon mieux pour faire des commentaires constructifs en ateliers le premier jour, et l'avocate du diable dénichant les bisbilles des propositions en plénière le deuxième jour, je me suis démarquée aux deux extrêmes, mais au moins cette fois-ci le positif était en dernier.

Avec la mention abusive de noms de gens connus dans cet article, et la non mention de bien d'autres, vous comprendrez que j'aime beaucoup le milieu dans lequel j'évolue; je me sens choyée d'y tailler ma place. Bien sûr, je ne réserve pas mon appréciation aux gens connus. Si je n'avais d'yeux que pour la réputation des gens, je me départirais du milieu avec un goût amer, comme le désenchantement de McGill après avoir connu la réalité sous l'image. EDIT: Liens à rajouter plus tard.

Aucun commentaire: